Affaire « viol collectif » sur la fillette Tenin Keita de Titibougou : Mamadou Konta, Gagny Coulibaly, Badra Dembélé, N’Gada Traoré dit Gana et Alfousseini Dienta, condamnés pour 10 ans de réclusion ferme

Inculpés et placés sous mandat de dépôt, le 15 février 2018, « pour viol collectif, association de malfaiteurs et atteinte à l’intimité de la personne », Gagny Coulibaly, Mamadou Konta, Badra Dembélé, N’Gada Traoré dit Gana, Alfousseini Djienta, ont été condamnés, hier mardi 20 février 2024, par la Cour d’assises, à la Cour d’Appel de Bamako, pour 10 ans de réclusion ferme. Les trois autres accusés, Tamba Sar, Aboubacar Dienta dit Kama et  Aboubacar Sidiki Kamissoko, n’ont pas comparu à la barre. 

 

Le rappel des faits

Dans la journée du vendredi 26 janvier 2018 aux environs de 14 heure, la demoiselle Ténin Keita, âgée de 15 ans, se rendait à son école, sise à Titibougou en Commune I du District de Bamako, lorsqu’ elle a été rapprochée par un groupe de jeunes, certainement faisant la même classe ou la même école, qui, à travers le nommé Badra Dembélé, lui proposait de se joindre à eux pour des exercices en groupe. Ténin ayant répondu favorablement à leur sollicitation, a suivi ces jeunes jusque dans une maison supposée être le lieu des exercices. Ainsi, le nommé Mamadou Konta entrait dans une chambre et invitait Ténin à le rejoindre pour, dit-il, voir un cahier. Ce qui fut fait. Une fois dans la chambre avec Mamadou Konta, ils ont été rejoints par deux autres jeunes qui, en rentrant ont refermé la porte. Ces trois jeunes qui se trouvent dans la chambre, avec la victime, ont obligé celle-ci de se déshabiller après l’avoir terrassée par la force et ont commencé à abuser d’elle sexuellement à tour de rôle. Pendant ces actions, ils ont été rejoints dans la chambre par d’autres jeunes, qui ont aussi abusé sexuellement de la fille. Au total, 8 jeunes dont les noms sont sus mentionnés ont entretenu de force un rapport sexuel avec la victime.

Pendant leur forfait, les auteurs des faits incriminés ont filmé la scène, pour ensuite mis les images sur les réseaux sociaux. C’est en visionnant ces images, qui lui ont été présentées par une de ses voisines que la mère de la victime, en la personne Fatoumata Diarra, a reconnu sa fille.

Suite à la série de questions posées à elle par sa mère, la victime confirmait les faits.

A la barre, tous les accusés ont nié en bloc les faits qui leur ont été reprochés, et que « au moment des enquêtes policières et préliminaires, qu’ils étaient sous l’effet des punitions graves. C’est pourquoi, ils ont menti sur eux-mêmes, sinon ils n’ont jamais ni violé, ni formé une association de malfaiteurs », ont-ils avancé devant la Cour.

Quant au ministère public, il rétorque, « les accusés ont décidé de nier tous les faits comme stratégie de défense. Sinon, chez le juge d’instruction, ils ont tous reconnu les faits. Donc, tout ce que je demande à la Cour, c’est de maintenir ces accusés dans les liens de l’accusation, et les condamner à une peine dans la fourchette de 5 à 20 ans de réclusion ».

Et la défense, dans leur plaidoirie, a réitère la Cour à tenir compte l’âge fleur de leurs clients au moment de la délibération, afin qu’ils puissent bénéficier des circonstances atténuantes.

Après délibération des jurys, les accusés Mamadou Konta, Gagny  Coulibaly, Badra Dembélé, nés tous vers 2000 à Bamako ; N’Gada Traoré dit Gana ; Alfousseini Dienta, né le 15 octobre 1997 à Ségou, ont été condamnés pour 10 ans de réclusion ferme par la Cour d’assises.

Source: L’indicateur du Renouveau

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