Demande de « retrait sans délai » de la MINUSMA par le gouvernement : Les mouvements armés du Nord s’y opposent 

Demande de « retrait sans délai » de la MINUSMA par le gouvernement : Les mouvements armés du Nord s’y opposent 

Les groupes armés signataires de l’accord de paix et de la réconciliation nationale, issu du processus d’Alger déclarent être consternés par la demande de « retrait sans délai » de la MINUSMA par les autorités maliennes, lors de la dernière réunion du Conseil de sécurité des Nations Unies et les mettent en garde contre les conséquences directes de son départ sur les populations déjà fragilisées par le terrorisme et le sous-développement. C’est ce qui ressort du communiqué, du mercredi 21 juin 2023, signé de la CMA, la Plateforme des mouvements du 14 Juin 2014 d’Alger et une partie des mouvements de l’inclusivité, tous regroupés au sein du Cadre stratégique permanent pour la paix, la sécurité et le développement (CSP-PSD).

En effet, dans ce communiqué, le CSP-DSP se dit « consterner par la demande des autorités maliennes lors de la dernière réunion du Conseil de sécurité de l’ONU concernant le retrait sans délai de la MINUSMA et met en garde contre les conséquences directes sur les populations déjà fragilisées par le terrorisme et le sous-développement ».
Et de poursuivre : « Faut-il rappeler, la MINUSMA en plus de sa mission multidimensionnelle est la cheville ouvrière des parties garantes de la mise en œuvre et du suivi de l’Accord pour la paix et la réconciliation au Mali issu de processus d’Alger. Elle assure notamment à travers la Présidence du CTS et de ses démembrements EMOV, organes actifs du dispositif, tous les arrangements sécuritaires pour la stabilité ».
Aussi, rapportent les groupes armés, l’une de ses missions initiales est l’appui multiforme au processus de paix. « Le CSP-PSD est convaincu que le retrait de la MINUSMA sera un coup fatal porté délibérément contre l’Accord pour la paix dont la mise en œuvre est poussive depuis sa signature et dont le gouvernement Malien porte l’entière responsabilité », notent les maîtres de Kidal.
Par ailleurs, estiment les groupes armés, « le départ de la MINUSMA sans autre alternative crédible constituerait une menace pour la sécurité au Mali et toute la région ».
« Conscient de cet état sans équivoque de faits, le CSP-PSD demande le renouvellement de son mandat », plaide le CSP-PSD.
Concernant, la tenue du référendum de 18 juin dernier, les groupes armés maintiennent leur position et déplorent que ses propositions ne soient prises en compte par Bamako.
« Ainsi, le CSP-PSD, de bonne foi, estime avoir fait toutes les concessions pertinentes en demandant un compromis entre les parties signataires avant la tenue du référendum du 18 juin. Malheureusement son appel pour un dénouement heureux n’a jamais été entendu », déplore le CSP-PSD.
« Sur ce, le CSP-PSD informe l’opinion nationale et internationale que dans les zones qu’il contrôle, particulièrement la région de Kidal et la quasi-totalité des localités (communes et cercles) des régions de l’Azawad /Nord Mali, aucun vote ne s’est déroulé le 11 ni le 18 juin, à l’exception de chef lieux des régions et des cercles de la région de Gao, de Tombouctou et Ménaka ville où les urnes ont été bourrées sans retenue », révèlent les groupes armés.
« Vu les irrégularités qui ont entaché tout le processus de cette Constitution qui n’est ni inclusive, ni consensuelle, le CSP-PSD ne saurait reconnaître ce texte. Considérant que bien avant la rédaction du projet de la Constitution, lors de la Réunion de Niveau Décisionnel, tenue du 3 au 5 Août 2022 à Bamako, le CSP-PSD avait rappelé à la partie gouvernementale sa charge, conformément à l’Article 3-Chapitre 1-Titre I de l’Accord qui consiste à prendre toutes les mesures qui s’imposent afin d’aplanir tous les différends pour que la future Constitution prenne en charge les dispositions essentielles de l’Accord pour la paix et la réconciliation issu du processus d’Alger », insiste le CSP-PSD.

A D

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