Cancer du sein : LE CASSE TÊTE DE LA PRISE EN CHARGE

Cancer du sein :  LE CASSE TÊTE DE LA PRISE EN CHARGE

Organisé chaque année à travers le monde au mois d’octobre, « Octobre rose » est dédié à la lutte contre le cancer du sein et celui du col de l’utérus. Au Mali, « Octobre rose » coïncide également avec le mois de la Solidarité. Le coût du traitement de cette maladie reste très élevé pour la majorité des patients qui en souffrent.
Le cancer du sein est le premier cancer chez les femmes au Mali. Le nombre des malades du cancer de sein était estimé à 2450 en 2020. Chaque année, du 1er au 31 octobre, le dépistage du cancer du sein se fait gratuitement dans les structures de santé. Il reste le meilleur moyen de prévention du cancer du sein. « J’ai commencé à avoir les symptômes d’un cancer en 2015. Un jour quand j’ai touché mes seins, j’ai constaté qu’il y avait un bouton, donc j’ai informé le petit frère de mon mari qui est médecin qui m’a conseillé de faire des analyses », affirme Assan Camara, une malade du cancer du sein.
Après chaque cycle menstruel, la femme peut faire des auto palpations. Souvent elle peut sentir une boule, mais cette boule ne veut pas forcément dire que c’est un cancer du sein, néanmoins, il faut toujours consulter un médecin, recommande un spécialiste, Dr Soumaila Sanogo, gynécologue obstétricien à l’hôpital Gabriel Touré de Bamako. Il ajoute que les mammographies sont bien indiquées pour diagnostiquer le cancer du sein.
Une prise en charge difficile
La prise en charge du cancer du sein est très variée et elle est multidisciplinaire. Elle nécessite souvent l’implication de plusieurs spécialistes qui doivent s’associer pour prodiguer des soins adéquats à savoir : les gynécologues, les chirurgiens et même les oncologues médicaux, qui ont une place très importante dans le cas de cette maladie.
Au Mali, comme dans plusieurs pays africains, les chances de survie des femmes atteintes du cancer du sein sont faibles. « La durée de vie d’une personne atteinte du cancer du sein dépend du moment de la prise en charge. Si la prise en charge est tardive, c’est-à-dire : la personne vit avec des plaies partout, son odeur est nauséabonde. Donc, on est obligé de faire la prise en charge. Généralement, dans ces cas, la durée de vie ne dépasse pas 5 ans, c’est le maximum. Par contre si la prise en charge est précoce, c’est-à-dire une petite boule, la durée de vie peut aller jusqu’à 10 ans »
En général, les femmes maliennes malades du cancer du sein arrivent tardivement à l’hôpital. Ce retard est lié à plusieurs facteurs notamment le coût du traitement qui n’est pas à la portée de la majorité de malades. Selon le Dr Soumaila Sanogo au Mali nous recevons le cancer du sein à des stades très avancés. Cela réduit la potentialité de la prise en charge ainsi que les chances de survie des malades, regrette-t-il. « Il y’a une idée derrière de tout ça que les spécialistes comprennent bien, c’est qu’il y a des patientes qui pensent que les médecins pratiquent systématiquement l’ablation du sein. Toute chose conduisant inévitablement à la mort.
Les difficultés financières peuvent également empêcher certaines femmes à aller à l’hôpital. Il faut faire des examens biologiques, des prélèvements sanguins, des radiographies, des scanners qui sont très couteux et souvent le prix peut aller jusqu’à 250.000F CFA. La prise en charge du cancer du sein a un cout très élevé », indique-t-il.
Cette somme n’est qu’une partie de la prise en charge qui nécessite plusieurs séances de traitement avec, dans certains cas, la chimiothérapie.
Mme Haidara Ami Coulibaly, atteinte du cancer du sein raconte ses difficultés dans le traitement de sa maladie : « J’ai été diagnostiquée du cancer du sein en 2014. Au début, je présentais une lourdeur au niveau du sein, des fourniments, l’extravigination au niveau du mamelon. Ces symptômes m’ont poussée à aller voir un médecin qui m’a diagnostiquée la maladie, après plusieurs aller et retour au niveau des centres. Après les investigations le médecin en charge m’a dit que mon cancer était à un stade élevé et nécessite une ablation du sein et une chimio thérapie. Le diagnostic et le traitement coutait très cher, parfois j’avais du mal allé suivre mes soins. J’ai eu la chance de tomber sur des médecins, qui m’ont aidé financièrement et m’encourageaient moralement. Mon mari et moi, on n’avait rien tellement nous avons dépensé dans le traitement de cette maladie. Malgré que mon sein a été coupé, je suis guérie du cancer et je soutiens même des femmes qui ont du mal à accepter le cancer du sein et qui croyaient que c’est un mauvais sort qui nous est jetés »
« Le traitement de mon cancer a été très difficile sur le plan financier malgré le fait que j’ai été entourée par les gens qui ont été compréhensifs », renchérit Assan Camara.
Les autorités maliennes doivent œuvrer à faire baisser le cout de la prise en charge du cancer du sein, afin d’augmenter le taux de guérison de cette maladie dans notre pays.

Groupe 5 du progenre2

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