Prolifération des sites d’exploitation illégale de l’or : Keniéba menacé par les prédateurs
Après la destruction massive de la quasi-totalité des terres cultivables des différents villages et hameaux du cercle de Keniéba, les sites d’exploitation de l’or des Chinois sont désormais à quelques kilomètres de la ville, d’où l’inquiétude de certains habitants avertis.
Selon des sources locales, les sites d’exploitation illégale de l’or des Chinois dans le cercle de Keniéba sont passés de 70 en 2022 à 175 en 2024.
En effet, ces étrangers n’auraient besoin que de simple autorisation des autorités locales, notamment des maires, des chefs coutumiers, religieux et présidents des jeunes et femmes pour s’implanter. Des complices locaux communément appelés « les Chinois noirs », servent d’intermédiaire entre les Chinois et les autorités locales contre des motos, des forages, des enveloppes et même des propositions d’emplois sont souvent mis sur la balance pour convaincre les récalcitrants.
Malheureusement, ces habitants ignorent totalement les conséquences de ces activités sur la survie de la population. Au-delà de l’usage des bulldozers pour arracher des arbres et détruire des terres cultivables, ces Chinois et leurs complices emploient des produits chimiques et toxiques, notamment la cyanure pour extraire de l’or et d’autres objets précieux.
Depuis quelques années, les surfaces cultivables dans le cercle de Kenieba se font de plus en plus rares. Des paysans sans champs sont obligés de déménager dans les sites d’orpaillage.
Même là, avec la présence de ses étrangers, ces autochtones sont régulièrement empêchés de mener des activités d’orpaillage. Les Chinois installés recrutent des jeunes pour la plupart des bandits ayant fait carrière à Bamako et dans plusieurs villes du Mali. Ces gardiens armés par leurs maîtres n’hésitent plus à tirer à bout portant sur les habitants qui viennent chercher de l’or dans la zone d’activités des Chinois.
De 2022 à nos jours, plusieurs autochtones ont trouvé la mort sur les sites de ces étrangers soit par balles ou par effondrement.
Malgré, les nombreuses alertes des associés locales, le phénomène prend de plus en plus d’ampleur. Désormais, la ville de Kenieba est sérieusement menacée par ces prédateurs qui ne pensent qu’à l’or, peu importe la vie des citoyens.
Les sites chinois sont visibles à moins de 3 km de la ville. De plus, ces sites illégaux travaillent souvent sur les domaines des mines autorisées par les autorités compétentes.
Au-delà de simple interdiction, les autorités de la transition doivent faire de cette lutte une priorité, car la survie de tout un cercle en dépend. D’autres cercles, comme Kangaba et Yanfolila ont connu de répit avec la mobilisation de la population locale. Dans ces deux cercles, les Chinois et leurs complices ont été chassés manu-militari, malgré la complicité avérée avec certaines autorités locales.
A D