PALUDISME : 3 204 130 cas confirmés en 2021 au Mali
L’information a été donnée par la directrice du Programme national de lutte contre le paludisme (PNLP), le lieutenant-colonel Aïssata Koné, lors de la conférence de presse le mercredi 20 avril 2022 à l’hôtel de l’Amitié de Bamako en prélude de la 15e Journée mondiale/Semaine nationale de lutte contre le paludisme au Mali dont le lancement est prévu le 25 avril prochain avec comme thème : « Innover pour réduire la charge du paludisme et sauver des vies ». La conférence de presse était présidée par le chargé de communication du ministère de la Santé et du Développement social, Daouda Z. Traoré.
Selon la directrice du PNLP, le lieutenant-colonel Aïssata Koné, au Mali, le paludisme constitue un réel problème de santé publique et représente le premier motif de consultation dans les établissements de santé (34 %).
« En 2021, les établissements de santé ont enregistré 3 204 130 cas confirmés de paludisme dont 2 156 200 cas simples et 1 047 930 cas graves avec malheureusement 1480 décès, selon le système local d’information sanitaire. Sur le plan économique, le paludisme affecte la croissance économique annuelle de notre pays d’environ 1,3 % du fait de l’absentéisme au travail ou à l’école », a-t-elle affirmé.
En matière de prévention et de lutte contre la maladie, a expliqué le lieutenant-colonel Aïssata Koné, quelques actions sont de rigueur : l’utilisation des moustiquaires imprégnées d’insecticide de longue durée (MILD) en toute saison, l’assainissement de l’environnement, l’utilisation des répulsifs, (des crèmes, ou huiles anti-moustiques…), l’utilisation des grillages aux fenêtres et portes, le port des vêtements longs et couvrant presque tout le corps la nuit, l’usage des larvicides, la pulvérisation intra domiciliaire (PID).
« Le traitement du paludisme simple se fait avec une combinaison thérapeutique à base de dérivés d’Artémisinine (CTA) par voie orale pendant trois jours. Au Mali, la politique retient trois : Artemether + Lumefantrine (ALU), Dihydroartemesine + Piperaquine (DHA-P), Pyronaridine + Artesunate (Pays-AS). En cas de paludisme grave, le choix est l’Artésunate injectable en IV ou IM, à défaut artémether injectable IM ou la quinine injectable en perfusion dans le sérum glucosé 10 %. La vision du PNLP est l’élimination du paludisme pour l’horizon 2030 », a souligné la directrice du PNLP.
A l’en croire, en termes de perspectives, il faut, entre autres, développer les stratégies innovantes de mobilisation des ressources financières internes en faveur de la lutte contre le paludisme, assurer la disponibilité permanente des intrants à tous les niveaux, renforcer l’organisation de l’offre et de l’utilisation des services, poursuivre la couverture universelle en MILD et la mise à échelle de la CPS.
« Malgré les difficultés rencontrées, nous constatons un réel engagement des autorités et des partenaires pour l’accès universel aux stratégies et des avancées en vue de l’accélération du contrôle vers la pré-élimination et l’élimination du paludisme au Mali à l’horizon 2030. Nous pouvons citer, entre autres, la gratuité des MILD et CTA pour les enfants de moins de 5 ans et les femmes enceintes, la gratuité de la SP aux femmes enceintes, la gratuité des TDR pour toute la population, la subvention des CTA pour les autres couches de la population, la gratuité en couverture universelle de moustiquaire pour toute la population et SP/AQ chez les enfants de 3-59 mois », a ajouté la directrice du PNLP.
En 2022, le gouvernement du Mali et le Fonds mondial ont choisi Catholic Relief Services (CRS) comme récipiendaire du « Projet Fonds mondial palu » pour de janvier 2022 à décembre 2024.
« Nous travaillons depuis 2015 avec le PNLP et les autres partenaires au Mali. Nous comprenons combien ce projet est important pour le gouvernement du Mali et pour le peuple malien et travaillons en étroite collaboration avec le PNLP et autres partenaires pour le réussir. En plus de cette subvention Fonds mondial palu-NFM3-Malaria, nous avons 2 autres projets de recherche sur le paludisme que nous sommes présentement en train d’exécuter », a précisé Dr. Mariam Tall, directrice du projet paludisme/Fonds mondial à Catholic Relief Services.
« L’élimination du paludisme fait partie des ODD. Nous devons être plus créatifs car avec la routine, les progrès sont lents. L’OMS va recommander la mise à échelle du vaccin contre le paludisme », a déclaré le représentant du représentant de l’OMS au Mali Dr. Boubacar Sidibé.
Le chargé de communication du ministère de la Santé et du Développement social, Daouda Z. Traoré, a indiqué la lutte contre le paludisme a toujours été une priorité pour le gouvernement du Mali. Il a réaffirmé l’engagement de son département à accompagner le PNLP pour l’atteinte de ses objectifs.
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