Lutte contre les VBG: « La violence physique entre partenaires sexuels demeure très fréquente au Mali et semble être banalisée par la perception générale », constate Beatrice Eyong de l’UE.
Le ministère de la Promotion de la Femme, de l’Enfant et de la Famille (MPFEF), a procédé, hier jeudi 25 novembre 2021, à Kangaba, au lancement officiel de la campagne de 16 jours d’activisme contre les violences faites aux femmes et aux filles.
Pour l’édition 2021, le thème international est : « Orangez le monde : mettre fin à la violence contre les femmes, maintenant ». Quant au thème national, il est intitulé : « La fin de la violence contre les femmes et les filles : une priorité pour le Mali, Je m’engage ! »
C’était sous la présidence de la ministre de la Promotion de la Femme, de l’Enfant et de la Famille, Mme Wadidié Founè Coulibaly, en présence de la représentante du Coordinateur du Système des Nations unies au Mali, Beatrice Eyong, du représentant de la Délégation de l’Union européenne, et des autorités administratives et coutumières de Kangaba.
La représentante du Coordinateur du Système des Nations unies au Mali, Beatrice Eyong, a renouvelé l’engagement du Système des Nations unies et les partenaires techniques et financiers auprès du Mali afin d’apporter aux femmes et aux filles maliennes une vie meilleure et épanouie.
Elle a rappelé que pour la seule année de 2020, 6 605 incidents de violences basées sur le genre ont été rapportés par les acteurs du Système d’Information sur les VBG (GVBIMS).
« Entre juillet et septembre 2021, au moins 3 354 incidents de VBG ont été rapportés contre 1 663 cas à la même période en 2020, soit une augmentation de 65%. Environ 100% des personnes survivantes sont des femmes. Les enfants de moins de 18 ans représentent une tranche non négligeable des personnes survivantes soit 58% des cas, dont 38% sont des filles de moins de 18 ans et 5% sont des garçons de moins de 18 ans ».
Dans la même dynamique, explique-t-elle, entre avril et juin 2021, les acteurs du GBVIMS ont enregistré 43% de violences sexuelles dont 29% de viol contre 7% de viol au cours de la même période en 2020.
« Malgré les séries de sensibilisations et d’informations sur le respect des droits humains, la violence physique entre partenaires sexuels demeure très fréquente au Mali et semble être banalisée par la perception générale », déplore-t-elle.
Pour la représentante de la Délégation de l’Union européenne, les violences basées sur le genre sont un défi global, qui demande une réponse globale.
C’est pourquoi, a-t-elle rappelé, depuis 2018, l’Union européenne a débloqué plus de 300 milliards de FCFA dont la moitié en Afrique pour l’élimination de toutes les violences faites aux femmes.
Elle a salué les efforts fournis par le gouvernement du Mali pour l’élimination des violences basées sur le genre et le bien être des femmes et des filles.
Pour sa part, la ministre de la Promotion de la Femme, de l’Enfant et de la Famille, Mme Wadidié Founè Coulibaly, dira : « la violence à l’égard des femmes et des filles est l’une des violations des droits fondamentaux les plus fréquentes dans le monde. Elle se manifeste sous plusieurs formes. Les principaux facteurs de risque de la violence à l’égard des femmes et des filles ont été exacerbés par l’insécurité et la pandémie de COVID 19 ».
Dans le cadre de la mise en œuvre et la réalisation de l’ODD5, « de nombreuses initiatives ont été prises, et des actions ont été développées par l’Etat du Mali, en collaboration avec les partenaires, pour mettre en place et/ou renforcer le cadre sécuritaire, politique, juridique, institutionnel, programmatique et stratégique en matière de protection et de promotion des droits des femmes et des filles ». Il s’agit entre autres de: l’adoption de la Politique nationale du genre, la création du Programme national pour l’abandon des violences basées sur le Genre, la création des services de prise en charge des VBG, le Programme Initiative Spotlight soutenu par les Nations unies et l’Union européenne », dit-elle.
Pendant cette campagne des 16 jours d’activisme, les activités porteront surtout sur l’’information et la sensibilisation des communautés, des scolaires et universitaires sur l’ampleur et les conséquences des violences faites aux femmes et aux filles, l’incitation des survivantes et des communautés à dénoncer immédiatement les auteurs de violences, la formation et le plaidoyer à l’endroit des décideurs.
A l’échelle mondiale, on estime qu’une femme sur trois, est victime de violence physique au cours de son existence
F D