Sénégal: Le gouvernement suspend les activités minières sur le fleuve Falémé jusqu’en juin 2027
Contrairement aux autorités maliennes, celles du Sénégal ont pris au sérieux la menace sur la Falémé, principal affluent du fleuve Sénégal situé à la frontière des 2 pays. Pour sa protection et face à des activités minières sauvages engendrant ainsi d’innombrables conséquences environnementales, sanitaires et sécuritaires préjudiciables aux populations riveraines, le ministère de l’Energie, du Pétrole et des Mines du Sénégal « suspend la délivrance de permis d’exploration et d’exploitation minière dans la zone couvrant la Falémé jusqu’au 30 juin 2027 ».
Selon l’Agence presse sénégalaise (APS), l’annonce a été faite par le ministère de l’Energie, du Pétrole et des Mines, invite les populations riveraines à « dénoncer auprès des autorités administratives ou des Forces de défense et de sécurité tout individu qui tentera d’enfreindre la présente mesure ».
En effet, dans un communiqué rendu public, le mardi 27 août 2024, le ministère rappelle que le gouvernement du Sénégal « a examiné et adopté en Conseil des ministres, le 19 juillet 2024, le projet de décret portant interdiction des activités minières et d’octroi de permis d’exploitation dans la zone du fleuve Falémé ».
La même source souligne qu’en « droite ligne des instructions du chef de l’Etat, le ministre de l’Energie, du Pétrole et des Mines porte à la connaissance des acteurs du secteur minier et de l’opinion nationale que la délivrance de permis d’exploration et d’exploitation minière dans la zone couvrant la Falémé est suspendue jusqu’au 30 juin 2027 ».
Par conséquent, prévient le ministère, « toutes opérations minières ou délivrance de titres miniers autour de la rive gauche du fleuve de la Falémé sont formellement interdites sur un rayon de cinq cent (500) mètres ».
Et d’inviter, « les populations riveraines à dénoncer auprès des autorités administratives ou des Forces de défense et de sécurité tout individu qui tentera d’enfreindre la présente mesure ».
Selon le document, une mission du ministre de l’Energie, du Pétrole et des Mines, des 26 et 27 mai 2024, conjointement avec les ministres en charge des Forces armées, de l’Environnement, du Travail et de l’Education nationale, « a permis de constater l’ampleur des impacts négatifs de l’exploitation minière sur la Falémé, principal affluent du Fleuve Sénégal situé dans la zone frontalière ».
Par ailleurs, souligne le communiqué des autorités sénégalaises, « aujourd’hui, les abords du fleuve sont envahis par des activités minières sauvages engendrant ainsi d’innombrables conséquences environnementales, sanitaires et sécuritaires préjudiciables aux populations riveraines ».
Il n’est un secret pour personne aujourd’hui, la Falémé, le principal affluent du fleuve Sénégal qui constitue la frontière naturelle entre le Sénégal et le Mali, est menacée de disparition à cause des effets néfastes des produits chimiques, du lavage des roches par des cracheurs et autres engins utilisés par les exploitants aurifères.
Si les autorités sénégalaises ont pris une sage décision pour sauver le fleuve Falémé, la réaction malienne se fait toujours attendre. Malgré l’opération « Falémé ni Sanou kô dambé », lancée en 2021 par les autorités maliennes, visant à lutter contre le dragage sur les fleuves et l’orpaillage illégal, les activités d’exploitation illégale continuent normalement sur le fleuve Falémé.
En tout cas, la réaction de Bamako est attendue dans cette affaire pour faire de cette lutte une réussite totale. Car malgré cette décision de Dakar, si Bamako ne réagit pas, le fleuve Falémé sera toujours en danger. Et pour cause, du côté malien, les Chinois et complices règnent en maître au détriment de la survie du fleuve et des milliers de riverains qui vivent de la Falémé.
F D