Hépatite B au Mali : 15,5 des femmes enceintes sont porteuses chroniques du virus

Hépatite B au Mali : 15,5 des femmes enceintes sont porteuses chroniques du virus

Dans le cadre de la Journée mondiale de lutte contre l’hépatite, célébrée le 28 juillet de chaque année, la Cellule sectorielle de lutte contre le VIH/Sida, la Tuberculose et les Hépatites virales (CSLS-TBH) a organisé, le jeudi 8 aout 2024, une conférence de presse sur la lutte contre les hépatites virales au Mali. Les chiffres fournis par Pr Alsemo Konaté indiquent que 15,5 des femmes enceintes sont porteuses chroniques du virus de l’hépatite B au Mali.

 

Selon le représentant du représentant de l’Organisation mondiale de la Santé au Mali, Abdoulaye Cissé, le thème retenu pour l’édition 2024 de la journée mondiale de lutte contre l’hépatite « Il est temps d’agir » s’inscrit en droite ligne de la nouvelle stratégie mondiale de santé de l’OMS. «  Ce thème met en lumière les possibilités qui s’ouvrent à nous au cours des cinq prochaines années pour atteindre l’objectif ambitieux de réduire de 90% les nouvelles infections par le virus de l’hépatite d’ici 2030 », a-t-il affirmé avant de réitérer le soutien de l’OMS au Mali dans ses efforts visant à éliminer l’hépatite d’ici 2030.

Le coordinateur adjoint de la CSLS-TBH, Dr Mamadou Diop a indiqué qu’au Mali, les prévalences respectives des hépatites virales B et C dans la population générale ne sont pas connues. « Les études dans certains groupes de la population donnent une prévalence 12,1% à 15,72% pour l’hépatite B, elle varie de 0, 55% à 3, 3% pour l’hépatite C. La plupart des personnes ne connaissent pas leur statut sérologique vis-à-vis des hépatites virales, seulement 5% des cas sont diagnostiqués dans le monde », a-t-il révélé, ajoutant que l’organisation de l’offre de soins de lutte contre les hépatites au Mali se fait à tous les niveaux de la pyramide sanitaire. « La prise en charge des malades atteints de l’hépatite virale doit être globale, s’attachant à répondre aux besoins médicaux, psychologiques, socio-économiques et nutritionnels des patients. Elle sera réalisée dans des structures spécialisées ou non où la prise en charge est intégrée à l’offre générale de soins. Toutes les structures de santé offrant des prestations dans le cadre du VIH doivent intégrer la prise en charge des hépatites virales », a estimé Dr Mamadou Diop.

Il a rappelé qu’au Mali, le but de la lutte est d’endiguer les hépatites afin qu’elles ne constituent plus une menace de santé publique pour le pays et cela en lien avec la cible 3 des ODD 2030 et la stratégie mondiale d’élimination d’ici à 2030.

A en croire Dr Mamadou Diop, des avancées notoires ont été enregistrées dans le cadre de l’accessibilité aux services de prévention, de traitement et de soutien par l’amélioration de la disponibilité de ces services notamment l’existence des documents normatifs à savoir: normes et protocole de prise en charge des hépatites virales; guide de prise en charge des hépatites virales; modules de formation; grille de supervision; canevas de rapportage. « Les défis restent la faible mobilisation des ressources domestiques et externes pour l’achat des intrants et des médicaments; l’insuffisance de partenaires intervenant dans le domaine », a-t-il souligné.

Dans son intervention, Pr Aselmo Konaté de l’hôpital Gabriel Touré a fait savoir « qu’au Mali 15,5 des femmes enceintes sont porteuses chroniques du virus de l’hépatite B ; 43,5 des enfants nés d’une mère porteuse du virus de l’hépatite B sont contaminés ; 14 de la population sont porteuses chroniques ; 9% du personnel de santé sont infectés par le virus de l’hépatite B. Pour lutter efficacement contre l’hépatite, il faut informer, sensibiliser les décideurs et le grand public surtout sur le dépistage. Il faut aussi faire une vaccination systématique des enfants dès la naissance contre l’hépatite ».

Notons que l’hépatite virale est une inflammation du foie provoquée par des virus distincts (A, B, C, D, E, G). La stratégie mondiale vers l’élimination de l’hépatite virale met plus spécifiquement l’accent sur le B et C. Il existe le traitement contre l’hépatite B et C, ainsi qu’un vaccin contre l’hépatite B.

Quant au représentant du ministère de la Santé et du Développement social, Dr Abdoulaye Keita, il a déclaré que la lutte contre les hépatites virales fait partie des priorités du gouvernement malien.

A Diamouténé

Media Elles