Dr. Yacouba Koné, Incident-Manager, sur la maladie Dengue et Zika : « Il n’y a pas un médicament efficace contre cette maladie, seulement, il faut éviter de se faire piquer par les moustiques »
Dans un entretien qu’il a bien voulu nous accorder, Dr. Yacouba Koné, médecin épidémiologie à la direction générale de la Santé et de l’Hygiène publique, non moins incident manager Dengue-Zika, a largement fait part de son inquiétude face à l’évolution de cette maladie au Mali. Pour lui, « la meilleure façon de lutter contre maladie, c’est d’éviter de se faire piquer par les moustiques ».
D’entrée de jeu, Dr. Koné a noté que de nos jours, l’évolution de la Dengue au Mali est plus ou moins stable à la date du 9 septembre au 31 décembre 2023.
« Nous avons eu à collecter environ 5 369 cas suspects de dengue. Parmi ces cas suspectés, 808 cas ont été confirmés dont 34 décès. Mais depuis déjà 2 ou 3 semaines, l’évolution est un peu stable relativement », a-t-il fait savoir.
Parlant de l’origine de la stabilité, Dr. Yacouba Koné dira que cela est dû à plusieurs facteurs.
« Il y’a plusieurs facteurs qui peuvent expliquer, de nos jours, la stabilité de cette maladie. D’abord, le ministère en charge de la Santé avait procédé à une campagne de purification ou de désinfection de certaines familles du District de Bamako. Nous avons lancé une campagne de sensibilisation pour rassurer les uns et les autres que le test est disponible sur le terrain. Alors, si le test est disponible sur le terrain et que les gens adhèrent aux dépistages, nous ne devrons pas avoir normalement beaucoup de cas, mais si tel n’est pas le cas, et qu’il y’a une discontinuité qui a réduit la progression. Nous pensons que cette purification a amené cette stabilité apparente ».
S’agissant de la manifestation de cette maladie, le responsable incident manger de la dengue-Zika à la DGSHP a rappelé que c’est une maladie qui se transmet du moustique à l’homme.
« Quand l’homme est contaminé par la Dengue, la maladie se manifeste par des douleurs articulaires, musculaires et de la fièvre, des maux de tête. Mais, il faut aussi savoir que cette maladie peut passer vraiment à la complication de vomissement jusqu’à aller vomir du sang et provoquer de l’insuffisance rénale. Ce qui veut dire que cette maladie n’est pas à négliger…», insiste-t-il.
Pour les mesures à prendre, Dr. Yacouba Koné invite les populations à éviter de se faire piquer par les moustiques responsables de la maladie.
« Pour lutter contre cette maladie, il faut éviter de se faire piquer par les moustiques. Et pour cela, il y’a des techniques qu’il faut respecter. D’abord, il faut assainir le milieu où nous vivons, si vraiment le lieu est propre, les moustiques ne sont pas très fréquents et si tel n’est pas le cas, alors les moustiques se multiplient et infectent les hommes. Donc, il faut tailler les arbres et pulvériser les fleurs, éviter de mettre de l’eau dans les récipients sales. Et individuellement, les gens peuvent porter des habits à manche longue pour éviter les moustiques qui piquent généralement, au petit soir, il faut aussi utiliser les moustiquaires. Il y’a des mesures collectives, notamment la pulvérisation des ménages, la fumigation dans les rues, la destruction des gîtes larvaires, ainsi que la pulvérisation et la fumigation des lieux publics et des écoles. Voilà un ensemble d’actions qui est mis en œuvre pour éviter la propagation de cette maladie. Nous espérons avoir une amélioration d’ici quelques mois avec les moyens disponibles…», dira Dr. Koné.
A Diamouténé