Gao : Le litre d’essence vendu entre 2 500 et 3 000 FCFA
Les prix du carburant ont pris de l’ascenseur dans les régions du Nord du Mali. A Tombouctou, si le litre d’essence est cédé à 1000 FCFA, à Gao, par contre, il est vendu entre 2500 FCFA et 3000 FCFA. Des opérateurs d’hydrocarbures expliquent cette spéculation par l’insécurité entre l’Algérie et la région de Gao. Cette information a été rapportée par les confrères de Studio Tamani.
Selon cette source, à Gao et à Tombouctou, les citoyens ne cachent pas leur inquiétude face à la hausse « vertigineuse » du prix du carburant.
Selon elle, « l’essence est vendue à 2500, voire 3000 FCFA le litre, ça c’est du jamais vu au Mali », s’exclame cet habitant qui interpelle les autorités.
« Quand tu dois soustraire le prix du transport du prix du condiment, ça devient insuffisant. Nous demandons au gouvernement de nous aider, nous n’avons jamais vécu une telle souffrance », renchérit une dame.
A Tombouctou également, les habitants se plaignent. « Le litre d’essence qui coûtait 800 FCFA est cédé aujourd’hui à 1000 F CFA. En tout cas, nous souffrons », témoigne un habitant de la ville. « Nous les personnes handicapées sont fatiguées, on ne sait plus quoi faire ».
La hausse du prix du carburant impacte notamment celui du transport et cela a des répercussions à la fois sur les entreprises et sur la clientèle.
Selon Djibrila Issoufi, président de l’Association des conducteurs de tricycles à Gao, les conducteurs des tricycles ont déjà augmenté le prix du transport dans la région. Il explique que la situation est indépendante de leur volonté.
« Le litre d’essence coûte 2500, voire 3000 FCFA ici à Gao, nous comprenons ce que les clients vivent actuellement. Nous demandons à tout le monde d’être résiliant le temps que la situation s’améliore », tente de rassurer Djibrila Issoufi.
Interrogé par studio Tamani sur la question, les opérateurs pétroliers n’ont pas voulu s’exprimer. Toutefois, les populations demandent aux autorités de réguler le marché pétrolier dans les régions du Nord.
En outre, jointe au téléphone par la rédaction, une autre source locale explique la flambée par les difficultés de ravitaillement de la ville en carburant.
Selon elle, la ville était ravitaillée via par Bamako, par le Niger ou encore par l’Algérie et enfin le Togo par l’opérateur surnommé « Gariga ». Avec la situation sécurité, le canal de Bamako et le Niger est devenu presque impossible. Il restait la voie de l’Algérie qui est devenue compliquée avec la récente brouille avec ce pays. Il restait seulement « Gariga » qui ravitaille la ville à partir du Togo.
Selon lui, ce dernier aurait eu des difficultés avec les Douanes, créant une pénurie sans précédent de carburant dans la ville et une spéculation sans frein.
Depuis le vendredi dernier, certains vendaient le litre jusqu’à 4000 FCFA, mais à la date du 26 décembre 2023, la situation est rentrée dans l’ordre. L’opération a pu gérer la situation avec les douanes et le litre est cédé dans sa station à 800 FCFA.
Par ailleurs, rappelle la source, pour freiner la spéculation, l’opérateur a décidé de ne vendre son carburant qu’aux voitures et camions par crainte de ne pas donner libre cours à la surenchère après achat.
Pour notre interlocuteur, la situation n’est pas rassurante. Il craint un possible retournement de situation en cas rupture de stock chez l’opérateur « Gariga ».
A suivre …
F D