Gestion de l’infodemie: Des agents de l’OMS et des journalistes à l’école de l’AIRA
L’Organisation mondiale de la Santé (OMS), à travers l’Alliance de réponse à l’infodemie en Afrique (AIRA), a organisé, du 14 au 18 novembre 2023 à Douala (au Cameroun), un atelier de formation des responsables de la Communication de l’OMS et des journalistes d’une dizaine de pays africains sur la gestion d’infodemie et autres menaces de santé épidémiques en Afrique de l’Ouest et du Centre.
Ils étaient une trentaine de responsables de la Communication de l’OMS et de journalistes, venus du Cameroun, de la République démocratique du Congo, du Mali, de la Mauritanie, du Niger, de la Centre Afrique, du Benin, du Togo, de Madagascar, du Burkina Faso, à prendre part à cette session de haut niveau sur la gestion d’infodemie et autres menaces de santé épidémiques.
Cette formation s’inscrit dans le cadre du projet mis en œuvre par l’OMS intitulé « Engagement des médias pour un partenariat gagnant-gagnant dans la lutte contre les urgences de santé publique »
Selon Salif Diarra, chargé de renforcement des capacités au niveau de l’Alliance de réponse à l’infodemie en Afrique (AIRA), cet atelier vise surtout à renforcer les capacités des chargés de communication de l’OMS et des journalistes qui s’intéressent aux questions de santé, telles que la gestion de l’infodemie.
« A la suite de l’atelier, l’idée est de continuer avec le même groupe pour qu’ils puissent être des relais au niveau de leur pays pour pouvoir lutter efficacement contre l’infodemie », a-t-il souligné.
Aussi, a fait savoir M Diarra, « la gestion de l’infodemie a un impact considérable sur la santé des populations. Pendant, la COVID-19, il y avait plusieurs rumeurs qui circulaient autour de la maladie et des vaccins. Les populations ne savaient pas ce qui était vrai ou faux. Elles ne savaient pas non plus faire la part des choses. Il était important pour les professionnels de la communication de mettre en place des mécanismes pour pouvoir aider le maximum de gens à accéder à la bonne information ».
Parlant du concept « gestion de l’infodemie », Salif Diarra dira qu’il est apparu avec l’arrivée de la COVID-19.
« Au niveau du bureau OMS Afrique, une unité a été créée qui s’appelle AIRA. L’idée c’est d’appuyer tous les pays afin de mettre en place une unité de gestion de l’infodemie. Plusieurs pays en ont déjà. Lors de cet atelier, quelques-uns ont pu présenter les résultats qu’ils ont obtenu après la mise en place de leur unité », a-t-il souligné.
Et de préciser : « AIRA ne travaille pas seulement avec les bureaux pays de l’OMS, mais aussi avec les professionnels de l’information. AIRA est en partenariat avec à peu près une dizaine de médias qui interviennent dans le domaine de la santé. Au-delà du renforcement technique ou financier, l’objectif est que ces médias puissent prendre le devant en cas d’infodemie sans qu’il y ait aucune autre intervention ».
Quant au représentant de l’OMS au Cameroun, Dr Phanuel Habimana, il a rappelé que la crise sanitaire du Covid-19 a fait apparaître, comme aucun événement sanitaire avant elle, l’importance de la question des informations, des médiations et des données.
« L’influence, la viralité et la contagion ont symboliquement lié le domaine épidémiologique et le domaine médiatique. Il est essentiel de rappeler que face à une information donnée, il est important de ne pas agir sous le coup de l’émotion, mais d’examiner les faits à la lumière de la raison », a-t-il déclaré, ajoutant qu’il est primordial « d’associer les acteurs des médias comme outils de veille et relais de la bonne information pour ramener la confiance au sein des communautés, qui deviennent des acteurs clés dans la résolution des urgences de santé publiques grâce à l’engagement communautaire ».
Dr Phanuel Habimana a profité de cette opportunité pour réaffirmer l’engagement de l’OMS, à accompagner les hommes et femmes de médias, dans leur lutte contre la désinformation, à travers la diffusion des informations prises à la source.
Pour rappel, l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) pour la région Afrique a lancé le 3 décembre 2020, à Brazzaville, l’Alliance de Réponse à l’Infodémie en Afrique (AIRA) afin de contrer la prolifération des informations erronées.
A Diamouténé