Lutte contre l’exploitation et les abus sexuels au Mali: L’OMS forme des membres de RACAPH
Dans le cadre de la mise en œuvre des activités du Programme de renforcement des capacités pour l’Inclusion des personnes Handicapées en Afrique de l’Ouest (PROGRECIPH), l’Organisation mondiale de la Santé ( OMS) a organisé, hier mercredi 25 octobre 2023, une formation de deux jours à l’endroit de 35 de ses agents et membres des entités des Nations-Unies au Mali. Cette formation a pour objectif de renforcer leurs capacités collectives à prendre en compte la protection contre l’exploitation et les abus sexuels dans leurs programmes humanitaires et de développement.
La cérémonie d’ouverture de l’atelier de formation de deux jours était présidée par Dr Poda Gislain, le représentant du représentant de l’OMS au Mali, en présence d’Ernest Lukumuena, Coordinateur PRS OMS, et Mme Rokiatou Diakité, présidente de l’Association pour le renforcement des capacités des personnes Handicapés (RACAPH).
Selon Ernest Lukumuena le coordinateur PRS OMS, les perceptions sociétales négatives des personnes handicapées et les mesures de protection qui n’intègrent pas le handicap créent des opportunités pour les personnes handicapées de devenir des victimes d’exploitation sexuelles, d’abus et de harcèlement (SEAH) et d’autres formes de préjudice, y compris de la part des organisations et les personnes qui les soutiennent.
Aussi, dénonce Ernest Lukumuena, les personnes handicapées sont généralement exclues lors de la conception et de la mise en œuvre de programmes et activités et de mesures de sauvegarde.
« Cela peut signifier que leurs besoins spécifiques ne sont pas pris en considération, ce qui peut conduire à SEAH ou d’autres formes de préjudices, lors de la participation au programme » a –t-il souligné.
Et d’ajouter : « Les personnes handicapes peuvent ne pas être en mesure d’accéder ou de participer pleinement aux activités du programme. Cela peut les rendre vulnérables à l’exploitation sexuelle, aux abus ou au harcèlement par des organisations de la société civile (OSC) ».
Prenant la parole, la présidente de la RACAPH, Mme Rokiatou Diakité, a rappelé que les personnes handicapées qui participent à des programmes ou à des activités peuvent être intimidées, faire l’objet de propos négatifs ou de moqueries simplement en raison de leur handicap.
« Selon un statistique 10 personne handicapées sont violées en temps de crise contre 4 personnes normales et 4 personnes handicapées meurent en temps de conflit contre une personne normale », a regretté Mme Rokiatou Diakité.
Toutefois, elle a salué ces programmes transversaux inclusifs avec des interventions ciblées en faveur des personnes handicapées.
Quant à Dr Poda Gislain, le représentant du représentant de l’OMS, il a exprimé sa gratitude aux participants.
« Je suis heureux pour votre participation à cette importante formation sur les questions transversales (PSEA, AAP, VBG, Santé mentale et Inclusion du handicap dans l’action humanitaire) organisée en faveur des partenaires de l’OMS et des entités des Nations Unies au Mali ».
Et de poursuivre : « Cet atelier de formation de deux jours est une initiative novatrice qui a pour objectif de renforcer nos capacités collectives à prendre en compte la protection contre l’exploitation et les abus sexuels dans nos programmes humanitaires et de développement ».
Par ailleurs, a-t-il fait savoir, « toutes les organisations ont la responsabilité de s’assurer de la protection contre les actes d’exploitation et d’abus sexuels (PEAS), conformément à la Circulaire du Secrétaire Général des Nations Unies intitulée ‘’Dispositions spéciales visant à prévenir l’exploitation et les abus sexuels en 2003 (ST/SGB/2003/13)’’ ».
En tout cas, depuis des années, les acteurs humanitaires et de développement présents au Mali, notamment les Agences des Nations Unies, ainsi que les organisations non gouvernementales nationales et internationales, multiplient les efforts pour développer une stratégie globale et coordonnée afin de prévenir et répondre aux risques liés à l’exploitation et aux abus sexuels.
Pour assumer pleinement un rôle de points focaux PEAS, cette formation permettra de mieux intégrer les principes, les politiques de protection contre l’exploitation et abus sexuels au sein de ces organisations respectives, et rendre plus efficaces les efforts des Nations Unies et des partenaires pour la réduction des risques des exploitations et abus sexuels en Afrique de l’Ouest, et particulièrement au Mali.
A Diamouténé