COMMUNIQUE DU CONSEIL DES MINISTRES DU MERCREDI 11 OCTOBRE 2023 CM N°2023-42/SGG
COMMUNIQUE DU CONSEIL DES MINISTRES
DU MERCREDI 11 OCTOBRE 2023
CM N°2023-42/SGG
Le Conseil des Ministres s’est réuni en session ordinaire, le mercredi 11 octobre
2023, dans sa salle de délibérations au Palais de Koulouba, sous la présidence du
Colonel Assimi GOITA, Président de la Transition, Chef de l’Etat.
Après examen des points inscrits à l’ordre du jour, le Conseil a :
– adopté des projets de texte ;
– et entendu des communications.
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AU CHAPITRE DES MESURES LEGISLATIVES ET REGLEMENTAIRES
1. Sur le rapport du ministre de la Justice et des Droits de l’Homme, Garde des
Sceaux, le Conseil des Ministres a adopté :
a. un projet de loi portant Code pénal ;
b. un projet de loi portant Code de Procédure pénale.
De son accession à l’indépendance à nos jours, notre pays a adopté deux codes
pénaux et deux codes de procédures pénales, respectivement en 1962 et en 2001.
Le code pénal est un recueil de textes juridiques définissant de façon claire et précise
les infractions à la loi pénale. Il fixe en même temps les peines qu’encourent les
comportements fautifs qu’il s’agisse de personne physique ou morale.
Le code de procédure pénale, est l’ensemble des textes qui regroupent les normes
législatives relatives à la phase d’enquête, de poursuites, d’instruction et de jugement.
Après plus de deux décennies d’application le code pénal et le code de procédure
pénale ont montré des limites compte tenu de l’évolution socio-économique et du
développement des nouvelles technologies de l’information et de la communication.
C’est ainsi qu’il a été entrepris un ambitieux programme législatif qui vise à mettre à
la disposition des praticiens des instruments juridiques pertinents à même de lutter
contre la criminalité sous ses diverses formes.
En vue d’atteindre cet objectif, le Ministère de la Justice et des Droits de l’Homme,
sur les Hautes instructions du Président de la Transition, Chef de l’Etat, a privilégié
une démarche participative, de proximité et inclusive ayant concerné toutes les
couches socioprofessionnelles à travers un atelier national de validation tenu à
Bamako du 15 au 20 août 2022, à la suite de certains ateliers régionaux et des travaux
de la Commission permanente législative de la Direction des Affaires judiciaires et
du Sceau. L’objectif principal étant de disposer d’un Code pénal et d’un code de
procédure pénale consensuels, moderne dont l’application contribuera non seulement
à garantir la bonne gouvernance, la stabilité et la paix, mais aussi à restaurer la
confiance des justiciables en la justice.
Il convient de rappeler que le projet de Code pénal, comprend plus de 702 articles
contre 328 dans le code en vigueur et comporte de principales innovations, à savoir :
– l’harmonisation avec les dispositions de la nouvelle Constitution ;
– l’agrégation des textes pénaux épars dans un seul et unique document ;
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– la prise en compte des dispositions relatives à la lutte contre le blanchiment de
capitaux et le financement du terrorisme, et du blanchiment du produit de la
corruption, du recel du produit de la corruption entre autres ;
– la lutte contre le terrorisme à travers notamment l’incrimination de l’apologie
du terrorisme, le recrutement de terroristes ;
– la prise en charge de nouvelles infractions telles que l’esclavage, la traite des
personnes, le trafic illicite de migrants ;
– l’introduction de plusieurs dispositions du droit pénal général pour combler un
vide juridique, telles que l’objet de la loi et celui du règlement, le principe de la
légalité des peines, le principe de non rétroactivité de la loi pénale et
l’application de la loi dans le temps et dans l’espace ;
– les mesures relatives à la protection des dénonciateurs, des experts, des
témoins ;
– l’introduction du principe de la responsabilité pénale des personnes morales à
l’exclusion de l’État et des collectivités territoriales.
Quant au projet de Code de procédure pénale, il comprend plus de 1371 articles
contre 634 dans le code actuel et comporte de nombreuses innovations dont :
– l’harmonisation avec la Constitution des dispositions relatives à la suppression
des immunités et privilèges et à l’exercice des poursuites contre certains
responsables politiques et administratifs ;
– l’imprescriptibilité des infractions en matière de délinquance économique et
financière en lien avec les biens publics lorsqu’elles sont de nature
criminelle ;
– la création de trois pôles spécialisés autonomes en matière de lutte contre la
délinquance économique et financière, de lutte contre le terrorisme et la
criminalité transnationale organisée et de lutte contre la cybercriminalité ;
– la suppression des cours d’assises au profit des chambres criminelles au niveau
des tribunaux de grande instance pour ne pas confiner les audiences dans une
périodicité et instaurer le double degré de juridiction afin de permettre le
jugement des affaires par les magistrats professionnels, le tout devant aboutir à
la célérité dans la distribution de la justice et au désengorgement des maisons
d’arrêt ;
– l’introduction du juge de l’application des peines dont la mise en œuvre se fera
progressivement en fonction du niveau de l’effectif des magistrats qui sera de
nature à éviter la surpopulation carcérale ;
– l’introduction de la surveillance électronique comme alternative à la détention
dans certains cas ;
– l’institution du référé liberté qui permet de demander la remise en liberté à tout
moment et à toute étape de la procédure ;
– l’introduction de sanctions en cas de violation de certaines règles de procédure
contre les acteurs de la justice ;
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– l’introduction de procédures particulières, notamment les techniques spéciales
d’enquête tout en les encadrant dans le temps et en respectant les principes de
la proportionnalité en vue de préserver les droits de l’homme ;
– l’actualisation des dispositions relatives au casier judiciaire ;
– les précisions sur la procédure d’extradition.
2. Sur le rapport du ministre de l’Urbanisme, de l’Habitat, des Domaines, de
l’Aménagement du Territoire et de la Population, le Conseil des Ministres a
adopté un projet de décret portant affectation au Ministère de
l’Administration territoriale et de la Décentralisation des parcelles de terrain,
objet des titres fonciers n°32, n°33 et n°34 du Cercle de Nara, sises à Nara.
Les parcelles de terrain, de superficies respectives de 5 hectares 63 ares 27 centiares,
44 hectare 68 ares 51 centiares et 108 hectares 95 ares 39 centiares sont destinées à
satisfaire les besoins d’extension de la ville de Nara, motivée par la nécessité de
recaser certaines populations victimes d’inondation et de satisfaire aux besoins
nouveaux de parcelle de terrain à usage d’habitation.
AU CHAPITRE DES COMMUNICATIONS
Le ministre de la Santé et du Développement social a informé le Conseil des
Ministres de l’évolution de la maladie à Coronavirus marquée par une stagnation
du nombre de cas testés positifs par rapport à la semaine précédente.
Le Président de la Transition, Chef de l’Etat a, cependant, appelé la population au
respect strict des mesures de prévention et de lutte contre la maladie.
Bamako, le 11 octobre 2023
Le Secrétaire général du Gouvernement,
Mahamadou DAGNO