Coup d’Etat au Niger : Ce que Me Cheik Oumar Konaré reproche au général Thiani

Coup d’Etat au Niger : Ce que Me Cheik Oumar Konaré reproche au général Thiani

« C’est dommage pour le général THIANI qui commence une carrière putschiste à l’âge de 60 ans. L’Afrique en général est victime d’une épidémie de coup d’Etat. On assiste depuis 60 ans une épidémie de coup d’Etat en Afrique », a déclaré Me Cheik Oumar Konaré. C’était lors de son passage sur l’Africable TV, dans l’émission « Le Débat du Dimanche » dont le thème portait sur le récent coup d’Etat militaire intervenu au Niger, le 26 juillet 2023.

Selon Me Konaré, le coup d’Etat du Niger est juste la preuve que les officiers militaires en Afrique prennent de plus en plus goût au pouvoir.
« Je pense que c’est dommage pour le général THIANI qui commence une carrière putschiste à l’âge de 60 ans », a déclaré Me Konaré et d’ajouter : « Le coup d’Etat qui se passe au Niger n’a pas réuni les conditions qui ont présidé au coup d’Etat qui se sont passés en Guinée Bissau, au Burkina Faso, et au Mali. Le général Thiani a décidé tout simplement de boucler la porte au président Bazoum et de l’empêcher de sortir, alors qu’il était chargé de le garder ». L’invité du jour a aussi fait savoir que l’Afrique en général est victime d’une épidémie de coup d’Etat.
« On assiste ces derniers temps depuis 2020 à une troisième épidémie de coup d’Etat en Afrique. La première épidémie a balayé les pères de l’indépendance par des officiers qui voulaient réaliser le souhait de liberté du peuple. La deuxième épidémie, c’est le discours de La Baule, les gens étaient assoiffés du multipartisme. Raison pour laquelle, il y a eu des coups d’Etat en série surtout ceux qui se sont opposés à ce vent du multipartisme. Et cette fois-ci, nous sommes dans la troisième épidémie de coup d’Etat pour des motifs généralement sécuritaires, invoqués par les putschistes. Mais force est de reconnaître qu’au Niger, les conditions qui ont présidé le coup d’Etat, n’étaient pas les mêmes en Guinée Bissau, au Burkina Faso, et au Mali. J’ai écouté le discours du général Thiani, j’avoue que ça ne m’a pas convaincu. Je crois qu’il a refusé d’aller à la retraite en se servant de son arme pour confisquer le pouvoir », a-t-il expliqué.
Pour Me Konaré, « il y a deux modèles pour se sortir de l’insécurité au Sahel : premièrement, le modèle malien et burkinabé qui consiste à calquer sur la coopération renforcée avec la Russie et l’exclusion de la France. Deuxièmement, le modèle nigérien suivit par Bazoum qui se reposait sur la coopération renforcée non pas avec la Russie mais avec les USA et la France, notamment avec l’Occident. Donc, elle n’avait pas encore montré ses limites, de ce fait, on ne peut pas reprocher à Bazoum d’avoir mal agi sur le plan sécuritaire, vu qu’il a toujours travaillé main dans la main avec les securit ocrâtes de la région. Tous les arguments avancés par le général Thiani contre Bazoum ne tiennent pas du tout. J’aurai compris que le général Thiani justifie son coup d’Etat par un revirement vers le modèle malien. Au lieu de dire que désormais le Niger va suivre la Russie, le général Thiani a dit dans son discours que tous les engagements internationaux du Niger seront respectés. Comme si cela ne suffisait pas, il a encore dit que les partenaires sécuritaires que le Niger avait, ont fait du bon travail mais finalement lui son coup d’Etat aura servi à quoi ».

Source : l’Indicateur du Renouveau

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