Mali-Commémoration de la Journée mondiale contre le travail des enfants : Les jeunes filles aide-ménagères interpellent les autorités sur la formalisation de leur travail

Mali-Commémoration de la Journée mondiale contre le travail des enfants : Les jeunes filles aide-ménagères interpellent les autorités sur la formalisation de leur travail

Dans le cadre de la mise en œuvre de son projet « Soutien aux groupements d’enfants et jeunes, pour une protection plus efficace de leurs droits au Mali », le Groupe de Recherche Actions, Droits de l’Enfant Mali (GRADEM) en partenariat avec la Cellule nationale de lutte contre le travail des enfants en collaboration avec le Bureau international du travail (BIT), et ses partenaires ont commémoré, le vendredi 23 juin 2023 à l’hôtel Salam, la 22ème édition de la Journée mondiale contre le travail des enfants (12 juin 2023) sous le thème : « Justice sociale pour tous, éliminons le travail des enfants ! ». La cérémonie d’ouverture était présidée par la ministre du Travail, de la Fonction publique et du Dialogue social, Mme Diawara Awa Paul Diallo, en présence de son collègue en charge du ministère de la Santé et du Développement social, Mme Dieminatou Sangaré et du président du Conseil national du patronat du Mali (CNPM), Mossadeck Bally. Les jeunes filles aide-ménagères (JFAM) ont profité de cette occasion pour interpeller les autorités sur la formalisation de leur travail.

 

Au Mali, selon les résultats de l’enquête EMOP de l’INSTAT rendus en 2022, le travail précoce des enfants au Mali concerne un-quart des enfants âgés de 5-11 ans. Il augmente avec l’âge et touche davantage les garçons que les filles. C’est un phénomène principalement rural : les enfants sont près de 2,5 fois plus exposées dans les contrées rurales avec 85,6% que dans les villes maliennes.

Selon Oumar Diakité, chargé de programme au GRADEM, la célébration de la Journée mondiale contre le Travail des enfants offre l’occasion à sa structure de plaider pour la formalisation du travail des jeunes filles aide-ménagères, qui sont des piliers des familles, au Mali. « Nous avons profité de la célébration de cette Journée pour que les jeunes filles aide-ménagères puissent présenter leurs doléances aux autorités compétentes du Mali. Nous interpellons les autorités sur l’amélioration des conditions de travail des jeunes filles aide-ménagères à travers la formation de ces filles en travail domestique. Et voir comment mettre en place une structure de placement pour que ces filles puissent avoir accès à un emploi décent et formel pour éviter toute violation de leurs droits », a-t-il affirmé.

« GRADEM œuvre en général pour la défense et la promotion des droits de l’enfant et les jeunes filles aide-ménagères qui sont une cible spécifique pour GRADEM dans le cadre de la mise en œuvre de notre projet dénommé : Soutien au groupement d’enfants pour une protection plus efficace de leurs droits, qui est financé par l’ONG Terre des Hommes Suisse et Allemagne. Au niveau des communes, nous avons des associations à la base où les jeunes filles aide-ménagères sont informées et sensibilisées sur leurs droits et devoirs. Elles sont aussi formées sur les techniques de plaidoyers », a expliqué Oumar Diakité.

Il a remercié l’Etat malien et surtout l’ONG Terre des Hommes Suisse et Allemagne pour son appui technique et financier à GRADEM dans le cadre de son combat pour la protection des droits de l’enfant.

Penda Soumaré, jeune fille aide-ménagère a interpellé les autorités sur leur situation. « Nous, les jeunes filles aide-ménagères, voulons être formées avant que nous ne soyons employées. Nous venons des villages et nous sommes directement employées dans les maisons. Ce qui fait que nos droits sont violés souvent par nos employeurs. Mais grâce à GRADEM et ses partenaires, nous avons appris beaucoup de choses sur nos droits et devoirs. Ce projet nous accompagne dans beaucoup de domaines. Nous arrivons à avoir nos salaires à temps avec nos employeurs, tout ça grâce à la formation que nous avons suivie avec GRADEM. Nous interpellons les autorités sur l’amélioration de nos conditions à travers la formalisation de notre travail », a-t-elle lancé.

« Nous sommes présentes ici pour plaider auprès des autorités pour l’amélioration de nos conditions de travail et de vie. Les jeunes filles aide-ménagères sont des citoyens comme tous les autres Maliens. Nous avons le droit de travailler dans des conditions décentes. Nous demandons aux autorités d’agir afin que notre situation puisse changer », a plaidé Kadidiatou Yalcouyé, jeune fille aide-ménagère.

La cérémonie a été marquée par la présentation par des jeunes filles aide-ménagères de Sketchs sur le travail des enfants. Elles ont également remis leur document de plaidoyer à la ministre du Travail, de la Fonction publique et du Dialogue social, Mme Diawara Awa Paul Diallo.

A Diamouténé

 

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