Journée mondiale sans tabac : L’OMS appelle à mettre fin aux subventions accordées à la culture du tabac

Journée mondiale sans tabac : L’OMS appelle à mettre fin aux subventions accordées à la culture du tabac

Le Mali, à l’instar de la communauté internationale, a célébré, hier mercredi 31 mai 2023, la Journée mondiale sans tabac. Une occasion pour les acteurs anti-tabac de sensibiliser les consommateurs sur les dangers et conséquences du tabac et plaider auprès des autorités pour mettre fin aux subventions accordées à la culture du tabac.

La cérémonie commémorative était présidée par le secrétaire général du ministère de la Santé et du Développement social, Dr Abdoulaye Guindo ; en présence du représentant de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) au Mali, Dr Christian Itama ; du représentant du réseau antitabac au Mali, Aboubacar Hamidou ; et du directeur de l’INFSS, Dr Abdoulaye Diallo.
Le représentant de l’OMS au Mali, Christian Itama, a dénoncé l’ingérence de l’industrie du tabac, qui, dira-t-il, se manifeste par les tentatives de remplacement de la culture du tabac, contribuant ainsi à la crise alimentaire mondiale.
Aussi, a-t-il rappelé, l’objectif de la campagne de cette année 2023 est de mobiliser les gouvernements afin qu’ils mettent fin aux subventions accordées à la culture du tabac et utilisent les économies réalisées pour aider les agriculteurs à passer à des cultures plus durables qui améliorent la sécurité alimentaire et la nutrition, sensibiliser les communautés de cultivateurs de tabac aux avantages que présente l’abandon de cette culture au profit de cultures durables, soutenir les efforts de lutte contre la désertification et la dégradation de l’environnement en réduisant l’agriculture du tabac, dénoncer les efforts déployés par l’industrie pour entraver la recherche de moyens de subsistance durables.
« Les gouvernements devraient accélérer la mise en œuvre des Articles 17 et 18 de la Convention-cadre de l’OMS pour la lutte antitabac et des directives pour leur application, qui indiquent comment les gouvernements peuvent aider les cultivateurs en leur fournissant des conseils techniques, et leur donnant accès aux fournitures et aux services nécessaires pour soutenir leur production agricole, en leur fournissant un soutien financier afin qu’ils augmentent leur production d’aliments sains et en favorisant le passage du tabac aux cultures de remplacement », a-t-il déclaré.
Dr Itama a réaffirmé la détermination de l’Organisation mondiale de la Santé à apporter son appui aux États membres pour qu’ils puissent remplir leurs obligations, conformément à la Convention-cadre de l’OMS pour la lutte antitabac.
« Le Mali a été parmi les premiers pays de la région africaine à adopter une loi antitabac suivie des mesures d’application de politiques et de stratégies pour mettre en œuvre la CCLAT. Le Mali est également le seul pays dans la région africaine à obtenir ce précieux sésame du prix OMS SANTE SANS TABAC….Tout ceci démontre, s’il en était encore besoin, l’engagement et la volonté politique du Gouvernement du Mali à protéger sa population des multiples dangers et conséquences du tabac », s’est-il réjoui.
Quant au secrétaire général du ministère de la Santé et du Développement social, Dr Abdoulaye Guindo, il dira que la consommation de tabac est l’un des facteurs de risque des maladies non transmissibles (MNT) modifiables le plus important.
« Nous devons agir pour réduire le tabagisme car ses effets sur les maladies cardiovasculaires, le diabète, les cancers et les maladies respiratoires chroniques sont perceptibles de façon notoire. En plus, le tabagisme est un phénomène complètement évitable, dont la prévalence peut être considérablement réduite au minimum, en appliquant efficacement la Convention-cadre de l’OMS pour la lutte antitabac », a-t-il souligné.
La lutte antitabac, a poursuivi Dr Guindo, est multisectorielle et s’articule autour de certaines stratégies, à savoir, entre autres, la lutte contre le commerce illicite du tabac, la réduction de la consommation, la taxation des produits du tabac, les interdictions formelles et les parrainages, les publicités, etc.
« Les pouvoirs publics ont consenti des efforts en faveur de la lutte contre le tabac notamment l’adoption de textes législatifs et réglementaires. Le Mali, dans le cadre de l’application de ses engagements en faveur de la Convention-cadre de l’OMS pour la lutte antitabac, a élaboré en 2022 un plan stratégique national de lutte contre le tabagisme. La mise en œuvre de ce plan permettra de mieux sensibiliser la population », est convaincu Dr Guindo.
Pour rappel, au Mali, la célébration de la Journée mondiale sans tabac sera marquée par des conférences sur le tabagisme.
En effet, au Mali en 2016, révèle l’OMS, la prévalence du tabagisme est estimée à 13% chez les adultes à partir de 15 ans et 30% de tous les décès sont imputables aux MNT. Quant aux maladies cardiovasculaires, elles occupent la première place avec 12%.
Selon les statistiques de l’OMS, l’épidémie mondiale de tabagisme fait près de 6 millions de morts chaque année dont plus de 600 000 sont des non-fumeurs. Il est la deuxième cause de décès au niveau mondial.
Pire, en 2011, le tabagisme quotidien a augmenté de 9% chez les jeunes, aussi bien chez les filles que chez les garçons.
Aussi, dans la région africaine de l’OMS, plus de 75 millions de personnes consomment le tabac sous une forme ou une autre.

A Diamouténé

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