« Initiative réponse communautaire COVID-19 » : L’OMS enregistre des résultats satisfaisants au Mali
Le bureau de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) au Mali, en partenariat avec la direction générale de la santé et de l’hygiène publique (DGHP), a organisé, hier jeudi 11 mai 2023, une rencontre de restitution des résultats de l’extension de « l’initiative réponse communautaire Covid-19 » dans 41 districts sanitaires de 8 régions du Mali.
La cérémonie d’ouverture était présidée par Hamadoun Dicko, conseiller technique au ministère de la Santé et du Développement social, en présence du point focal de « l’Initiative réponse communautaire de l’OMS Mali », Dr. Pomme Parciekle José.
Selon Dr. Pomme Parciekle José, cette rencontre est une redevabilité du système.
« Nous avons apporté des interventions auprès de la communauté. Il est aussi important de revenir s’asseoir leur dire qu’est-ce que nous avons eu à faire ? Qu’est-ce que ça a donné comme impact sur la santé. Est-ce que les résultats attendus ont été obtenus ? Quelles sont les leçons que nous pouvons apprendre pour les prochaines phases ? Bien-sûr réfléchir avec toutes les parties prenantes sur les perspectives », a-t-il expliqué.
Aussi, Dr. José avoue que des résultats satisfaisants ont été obtenus par l’Initiative réponse communautaire Covid-19 de l’OMS au Mali. « Globalement, nous avons donné trois indicateurs sur lesquels on peut réfléchir. C’est d’abord les processus en termes de couverture. Nous avons jusqu’à 36 sur 65 districts sanitaires qui ont été effectivement couverts par l’intervention de l’Initiative de la réponse communautaire. Cela représente 40 à 50% de la couverture nationale.
En termes d’intervention, il y a eu le dépistage communautaire, c’est vraiment une innovation. Nous sommes très ravis que la partie nationale, en dehors des tests et des dépistages qui se faisaient pour les voyageurs, ait donné la délégation des tâches auprès des communautés qui ont dépisté au niveau des ménages jusqu’à atteindre 50% des dépistages. Nous avons atteint 216 cas qui ont été dépistés auprès de la communauté. Ce qui montre que la maladie n’est pas seulement au niveau national, mais c’est une maladie à propagation à caractère communautaire », a-t-il fait savoir.
Et de poursuivre : « En ce qui concerne la vaccination, la Covid-19 est une maladie avec beaucoup de rumeurs, d’incompréhensions, d’appréhensions, raison pour laquelle la communauté, impliquée par les activités de communication interpersonnelle par la stratégie porte à porte, s’est donnée la peine d’aller expliquer dans les ménages qui ont fortement adhéré à la vaccination. Nous avons atteint jusqu’à 96 000 personnes vaccinées au bout des 10 jours de la phase d’intensification de la campagne de vaccination (17 avril au 27 avril 2023). C’est une preuve que la communauté impliquée en temps qu’actrice est prête à tout faire pour sa santé ».
Pour le point focal de l’Initiative réponse communautaire de l’OMS-Mali, la communauté doit être au centre de la lutte contre la pandémie en particulier et en général contre toutes les urgences de santé publique.
« Nous sommes arrivés à implémenter une stratégie novatrice qui devra être répliquée dans d’autres régions et dans d’autres pays au cas où il y a la réponse aux différentes épidémies parce qu’elle s’est montrée très satisfaisante et participative auprès de toutes les communautés. Dans le système de santé, la communauté devra occuper une place de choix pour qu’elle soit représentée non seulement utilitariste, mais également actrice au sein de toutes les interventions de santé et d’autres choses qui pourront se passer dans le cadre de la lutte contre les maladies et les urgences de santé publique », a-t-il conseillé.
Pour sa part, le président de séance, Hamadoun Dicko, conseiller technique au ministère de la Santé et du Développement social, a remercié l’OMS pour son appui multiforme et son engagement dès les premières heures de l’annonce de l’épidémie à Covid-19 au Mali.
« Une fois de plus, l’OMS, à travers l’extension de cette Initiative réponse communautaire Covid-19, démontre tout son engagement à appuyer et renforcer le système de santé de notre pays. Cette initiative est en parfaite cohérence avec les différents plans de prévention et réponse à la Covid-19 du Mali, notamment dans ces principaux axes à savoir : la surveillance épidémiologique, la prévention et contrôle des infections, la prise en charge médicale, la communication sur les risques et la vaccination. Elle a permis d’appuyer la communication des risques, l’engagement communautaire, la prévention et le contrôle des infections dans les communautés concernées à travers la mise en place des réseaux de leaders communautaires dans 25 districts sanitaires. L’autre intérêt de cette initiative est de contribuer à la vaccination contre la Covid-19 afin d’atteinte les objectifs nationaux d’immunisation », s’est-il félicité.
A noter qu’une première phase de l’Initiative réponse communautaire à la Covid-19 a concerné 11 districts sanitaires de 3 régions à savoir Kayes (Kayes, Kéniéba), Koulikoro (Koulikoro, Kati, Kalabancoro) et les 6 Communes du district de Bamako a été entièrement financé par l’OMS en 2022 pour un montant de 111 millions de FCFA.
La phase d’extension a concerné 41 districts dans 8 régions sanitaires à savoir Kayes, Koulikoro, Sikasso, Ségou, Mopti, Tombouctou et Gao pour un coût total de 282 138 537 FCFA. Elle vise à contribuer à la réduction des cas et des décès due à la Covid-19 grâce à la recherche active à travers la détection précoce en vue de rompre la transmission dans ces zones d’interventions. Cette recherche active a été faite au niveau des établissements de santé et de la communauté en utilisant les tests de diagnostic rapide antigénique.
La fin de la COVID-19 en tant qu’urgence de santé publique de portée internationale ne signifie pas la fin de la maladie.
Interrogé sur « la fin de la COVID-19 en tant qu’urgence de santé publique de portée internationale », annoncée par le directeur général de l’OMS, Dr Tedros Adhanom Ghebreyesus le vendredi dernier, Dr Pomme Parciekle José a précisé que cette annonce ne signifie pas que la maladie est partie.
« Cela veut dire qu’on n’aura plus le même engagement en termes de mobilisation des ressources financières, matérielles et humaines, mais cela ne veut pas dire que la maladie est partie, la maladie existe. Donc, nous devons continuer à maintenir nos énergies de manière à ce que nous puissions contrôler cette maladie et pouvoir l’éliminer dans les jours qui arrivent. La compréhension doit être faite. La presse et les autres acteurs doivent éclairer l’opinion communautaire de manière à ce qu’elle comprenne que la fin de la pandémie comme une urgence de santé de portée internationale ne veut pas dire la maladie est terminée. L’ampleur de la mobilisation des ressources peut diminuer mais au niveau communautaire nous devons continuer à surveiller la maladie », a déclaré Dr Pomme Parciekle José.
Quant au directeur du Centre national d’immunisation (CNI) du Mali, Dr Ibrahim Diarra, il a assuré que la vaccination contre la COVID-19 se poursuivra normalement. « Malgré cette annonce du chef de l’OMS, la vaccination contre la COVID-19 se poursuivra parce que la fin de la COVID-19 en tant qu’urgence de santé publique de portée internationale ne veut pas dire la fin de la vaccination. Il faut que les gens comprennent que le virus est toujours là, il y a toujours des nouveaux cas. Le risque demeure que de nouveaux variants émergent qui provoquent de nouvelles poussées de cas et de décès. Le virus peut muter et revenir sous d’autres formes. L’annonce de l’OMS ne met pas fin à la vaccination. Nous allons poursuivre la sensibilisation pour que les gens continuent à se faire vacciner », a-t-il indiqué.
« Il nous reste un stock de plus d’un million de doses de vaccins. Il faut épuiser ce stock. En perspective, nous voulons consacrer l’année 2023 à la vaccination contre la COVID-19 et intégrer le vaccin anti- Covid dans le programme élargi de vaccination (PEV) en 2024. Nous allons mettre en place un plan de transition avec l’OMS. Aujourd’hui, le Mali compte plus de 3 600 000 personnes complètement vaccinées contre la COVID-19 soit un taux de vaccination de 38%», a ajouté Dr Diarra.
A Diamouténé