11e édition de la semaine africaine de vaccination: Dépasser les niveaux de vaccination de routine d’avant la pandémie de la COVID-19
Le Centre de santé communautaire de Yirimadio en commune VI du district de Bamako a abrité, le vendredi 28 avril 2023, la cérémonie de lancement de la 11è édition de la semaine africaine de vaccination au Mali. La cérémonie était présidée par Hamadoun Dicko, conseiller technique au ministère de la Santé et du Développement social, en présence du responsable vaccination au bureau de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) au Mali, Dr Abdoul Karim Sidibé. Le thème retenu pour cette année est : « Le Grand rattrapage ».
Le responsable vaccination au bureau de l’OMS au Mali, Dr Abdoul Karim Sidibé a indiqué que l‘objectif de la semaine africaine de vaccination est de renforcer le programme élargi de vaccination (PEV) en sensibilisant et en attirant l’attention de la population sur le fait qu’un droit de l’enfant est d’être protégé contre les maladies évitables par la vaccination afin de lui procurer une longue vie. « Le Grand rattrapage vise à inverser les graves régressions en matière de vaccination de routine, à vacciner des millions d’enfants et à dépasser les niveaux de vaccination d’avant la pandémie de la COVID-19. En mettant l’accent sur la vaccination en 2023, on protègera les enfants, on renforcera les systèmes de santé et on aidera à surmonter l’impact sociétal et économique de la pandémie de la COVID-19 », a-t-il affirmé.
Néanmoins, a souligné Dr Abdoul Karim Sidibé, d’importants défis persistent. « Chaque année, 20 millions de nourrissons ne reçoivent pas une série complète de vaccins mêmes basiques, et plus encore sont privés des nouveaux vaccins. Parmi eux, plus de 13 millions ne reçoivent aucun vaccin par le biais du programme de vaccination (les enfants zéro dose). Les niveaux de vaccination ont diminué dans plus de 100 pays, ce qui entraîne une augmentation des épidémies de rougeole, de diphtérie, de polio et de fièvre jaune dans le monde ; 30 ans de progrès en matière d’immunisation ont été perdus en seulement 3 ans, avec des répercussions importantes sur la santé de millions d’enfants et de leurs communautés tout au long de leur vie ; le nombre d’enfants n’ayant jamais reçu une seule dose de vaccin, appelées enfants zéro doses est passé de 7,7 millions en 2021 à 12 millions en 2022 dans la région AFRO ; 25 millions d’enfants n’ont pas reçu au moins un vaccin essentiel en 2021 et 18 millions d’enfants n’ont reçu aucun vaccin en 2021 dans la région AFRO. Concernant notre pays le Mali, 82,658 enfants zéro dose ont été identifiés en 2022 dans les 75 districts sanitaires », a-t-il déploré.
Dr Abdoul Karim Sidibé a réitéré l’engagement de l’Organisation mondiale de la Santé à accompagner le Mali dans la mise en œuvre des interventions à haut impact pour réduire la mortalité liée aux maladies évitables par la vaccination et améliorer la santé en « étendant tous les avantages de la vaccination à tous les individus, quel que soit l’endroit où ils sont nés, qui ils sont et où ils vivent d’ici à 2030 et au-delà ».
Hamadou Dicko, conseiller technique au ministère de la Santé et du Developpement social, a rappelé qu’au Mali, selon les bulletins de février et mars 2022, les enfants zéro-dose et sous-vaccinés, vivant dans les districts en zone de fragilité/conflit, représentent respectivement 55 570 et 95 266 soit 48,54% et 38,26%
L’initiative « Grand rattrapage », a-t-il expliqué, est un effort de mobilisation coordonné visant à aider les pays à planifier et à mettre en œuvre des efforts accrus pour renforcer les programmes de vaccination grâce à une approche en trois volets : « Prendre en charge les enfants qui n’ont pas été vaccinés pendant la période 2020- 2022 (dont beaucoup vivent dans des communautés : zéro dose ) et mettre en place des systèmes de rattrapage continu si nécessaire ; rétablir les taux de couverture vaccinale en 2023 au moins aux niveaux de couverture de 2019 pour la cohorte de naissances actuelle ; renforcer les systèmes de vaccination, dans le cadre des soins de santé primaires, afin d’améliorer la résilience du programme et d’accélérer les efforts visant à prendre en charge les enfants non vaccinés ou sous-vaccinés, conformément aux objectifs et aux buts de l’IA 2030. Les activités de vaccination bien menées contribuent pour 40% dans l’accélération de l’atteinte de cet objectif (ODD) », a-t-il expliqué.
Au cours de la semaine, l’OMS, le ministère de la Santé et du Développement social et les autres partenaires organiseront dans les communes I, II, III et VI du District de Bamako des activités de communication, mobilisation sociale accompagnées de la vaccination des enfants non ou incomplètement vaccinés. Ces activités visent spécifiquement à accroitre la sensibilisation de toutes les parties prenantes sur les valeurs et les avantages de la vaccination de routine afin de réduire les taux de zéros doses dans certains districts sanitaires, augmenter la demande et l’utilisation des services de vaccination de routine ; améliorer l’accès des services de vaccination pour les populations à haut risque et difficile à atteindre.
A Diamouténé