Lutte contre les Maladies tropicales négligées : La ministre de la Santé plaide pour une synergie multisectorielle
Le Mali, à l’instar de la communauté internationale, a célébré, hier jeudi 27 avril 2023, au CICB, la Journée mondiale de lutte contre les Maladie tropicales négligées (MTN) dont le thème de cette année est : « Agissons maintenant. Agissons ensemble. Investissons pour vaincre les maladies tropicales négligées ».
Selon le représentant du représentant de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) au Mali, José Kuvula, en janvier 2021, l’OMS a publié sa deuxième feuille de route pour les maladies tropicales négligées (MTN), avec l’objectif de contrôler, d’éliminer ou d’éradiquer bon nombre de ces maladies d’ici 2030.
« L’OMS et ses partenaires ont pris des mesures pour atténuer l’impact de la COVID-19 sur les services de lutte contre les MTN, qui reprennent progressivement. Plus généralement, nous mettons également en place des mesures visant à promouvoir la reprise rapide des services et à rendre les systèmes de santé plus résilients face aux situations d’urgence, y compris les conflits et les changements climatiques, et à les réorienter vers les soins de santé primaires en tant que fondement de la couverture sanitaire universelle et de la sécurité sanitaire », a-t-il assuré.
Et Josué Kuvula de poursuivre : « Dans notre quête actuelle des objectifs de la feuille de route pour 2030, nous devons inverser les retards dans les progrès et veiller à ce que les acquis du passé ne soient pas perdus. Nous devons investir dans des opérations innovantes et des solutions de financement qui favorisent l’intégration et la collaboration intersectorielle. Nous devons renforcer le soutien mondial aux pays où la charge des MTN est la plus élevée, et continuer de faciliter l’appropriation par les pays et la durabilité des programmes de lutte contre les MTN grâce à de nouvelles approches de financement et de mise en œuvre. La mise en œuvre en commun de nos expériences et expertises, nous fera parvenir aux résultats escomptés ».
La ministre de la Santé et du Développement social, Mme Dieminatou Sangaré, a rappelé que la célébration de cette journée permet de renforcer la prise de conscience et l’engagement collectif dans la lutte contre les MTN.
« Elle a pour but de mobiliser la volonté politique et d’obtenir des engagements afin d’éliminer les MTN, en vertu de la nouvelle feuille de route de l’Organisation Mondiale de la Santé 2021-2030 », a-t-elle expliqué.
Selon Mme Dieminatou Sangaré, le Mali a mis en œuvre les directives de l’OMS pour l’élimination et le contrôle des MTN.
« Des plans stratégiques quinquennaux ont été élaborés et mis en œuvre, ce qui a permis d’atteindre des résultats satisfaisants, tels que : l’arrêt du traitement de masse contre la filariose lymphatique et les Géohelminthiases (les prévalences étant devenues très faibles voir nulles dans les sites évalués) ; l’élaboration d’un draft de dossier d’élimination de la filariose lymphatique ; la soumission à l’OMS du dossier d’élimination du trachome comme problème de santé publique ; la notification de zéro cas humain de Ver de Guinée en 2022 ; la baisse significative des prévalences de la schistosomiase dans plusieurs aires de santé ; l’élimination de la lèpre en tant que problème de santé publique, tandis que la Trypanosomiase Humaine Africaine évolue vers l’élimination. Les enquêtes stop de traitement de masse contre l’onchocercose sont en cours », a-t-elle rappelé.
Malgré ces résultats encourageants obtenus, a déploré la ministre Sangaré, des défis restent à relever dans la lutte contre les MTN. « Cela nécessite des actions illustrées par le thème de cette année avec un financement approprié permettant d’inscrire dans la durée les résultats et les impacts des dites actions. Nous devons mener des actions en synergie multisectorielle et renforcer les investissements pour un meilleur impact de la lutte contre les MTN ».
Pour rappel, les maladies tropicales négligées (MTN) constituent un ensemble hétérogène de 20 maladies, causées par divers agents pathogènes, notamment des virus, des bactéries, des protozoaires et des vers parasites (helminthes).
Elles se caractérisent par un niveau élevé de morbidité, d’incapacité et de stigmatisation et touchent particulièrement les populations les plus pauvres et marginalisées, notamment les enfants, les femmes et les personnes âgées.
Les maladies tropicales négligées sont largement répandues dans les régions les plus pauvres du monde, où la sécurité sanitaire de l’eau, l’assainissement et l’accès aux soins de santé sont insuffisants et en deçà des normes. Les MTN touchent plus d’un milliard de personnes dans le monde et sont principalement causées par divers agents pathogènes. Ces maladies sont « négligées » parce qu’elles bénéficient de peu de financement et sont associées à la stigmatisation et à l’exclusion sociale.
Dans le monde, 4,2 milliards de personnes sont à risque de MTN dans 142 pays.
L’Afrique en supporte malheureusement le plus lourd fardeau à hauteur d’environ 40%, un fardeau permanant infligé surtout aux communautés les plus pauvres et les plus vulnérables, avec son impact sur le développement socio-économique et sanitaire sur la population au Mali et dans le monde entier.
A Diamouténé