Situation humanitaire et sanitaire au Mali : L’OMS prévoit la protection de 2 millions de personnes supplémentaires face aux urgences de santé publique en 2023
Le bureau de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) au Mali a, avec l’appui de l’OMS AFRO, organisé du 12 au 14 avril 2023 à l’hôtel Radisson Collection de Bamako, la revue opérationnelle conjointe de programme des urgences de l’OMS au Mali. En plus du ministère de la Santé et du Développement social, la rencontre a enregistré la participation d’autres partenaires dont le Fonds des Nations unies pour la population (UNFPA), le Cluster Santé et Mementum integrated health résilience (MIHR).
Il s’agissait pour les participants de : évaluer les progrès réalisés conformément aux résolutions de la revue précédente ; évaluer la réponse globale de l’OMS au Mali au cours de l’année écoulée ; identifier les leçons apprises, les meilleures pratiques et les insuffisances dans le programme EPR du bureau pays du Mali (FFOM) ; proposer des recommandations pour améliorer le plan d’intervention opérationnel 2023 de l’OMS en l’alignant sur le HNO/HRP 2023 et la planification opérationnelle biennale ; élaborer une feuille de route des activités prioritaires conformément au programme budget 2023.
« L’objectif de la revue opérationnelle conjointe de programme des urgences de l’OMS au Mali est d’améliorer la performance de la préparation et la réponse aux urgences de santé publique afin de permettre à 2 millions de personnes supplémentaires de bénéficier de la protection efficace face aux urgences de santé publique au cours de 2023 », a indiqué Abdoulaye Cissé, le chargé de communication du bureau de l’OMS au Mali.
Au Mali, en raison de la persistance de la crise multidimensionnelle affectant particulièrement le nord, le centre et l’ouest du pays, la situation humanitaire en 2023 est marquée par une dégradation de l’environnement sécuritaire mais également sanitaire. Le système de santé qui était déjà fragile et précaire se retrouve davantage sous pression avec de nombreux besoins sanitaires non couverts. Selon HERAMS (Health Ressources Availablity Monitoring System) de 2022, 5% des structures sanitaires ne sont pas complètement fonctionnelles avec une présence limitée des partenaires œuvrant dans la gestion des soins de santé primaire, des attaques du système de santé avec au total 55 cas enregistré, des difficultés d’accès aux soins de qualité, la persistance l’épidémie de Rougeole dans certains districts sanitaires, flambées de PVDV2c, le choléra, les inondations mais également la malnutrition qui continuent d’affecter des millions de personnes.
A tous ces menaces et risques s’ajoute la persistance de la pandémie de COVID 19 au Mali comme d’ailleurs dans tous les pays du monde. Depuis le début en Mars 2020 à la date du 07 Mars 2023, le Mali a enregistré trente-trois mille cinquante-neuf (33059) cas dont cent soixante-six (166) cas importés. Le taux de guérison est à 97,34% et une létalité à environ de 2,2% et une couverture vaccinale toujours faible à 13,7%. Le pays est confronté également à une menace de l’épidémie de la maladie à virus Ebola qui sévit au niveau d’un pays frontalier, la Guinée.
Sur le plan humanitaire, selon le Plan de réponse humanitaire HRP 2023, la persistance de l’insécurité a entrainé d’importants mouvements de population contribuant ainsi à augmenter les besoins humanitaires dans tous les secteurs. A cet effet, le nombre de personnes dans le besoin est passé de 7,5 millions en janvier 2022 à 8,8 millions en janvier 2023, soit une hausse de 17% entre 2022 et 2023.
L’OMS toujours présente pour rehausser ses opérations humanitaires et sanitaires.
Pour répondre de façon efficiente aux besoins des populations, l’Organisation mondiale de la Santé en tant que coordinateur mondial de la santé et agence chef de file du cluster pour la santé avec ces missions et fonctions essentielles est présente dans toutes les régions du Mali, à travers l’initiative des médecins d’appui. Cette présence a rehaussé les opérations humanitaires et sanitaires de l’organisation.
Le soutien de l’OMS au pays à de plus en plus fait la transition de la prestation de services de substitution avec des opérations orientées vers le rétablissement, la résilience et le renforcement du système de santé, et des collaborations pour atteindre des résultats collectifs liés au lien entre le développement humanitaire, la prévention et la réponse à l’exploitation, aux abus et au harcèlement sexuels (PRSEAH) la protection et la violence sexiste (GBV). La transition vers une intégration complète, alignée sur la revue fonctionnelle de l’OMS, n’a pas eu d’impact sur les effectifs en ce qui concerne les urgences. Malgré ces difficultés ; les menaces et autres risques sanitaires qui prévaut dans les pays frontaliers, des résultats importants ont été obtenus en 2022.
A Diamouténé