Affrontement sanglant autour du fleuve Falemé dans la commune de Dialafara (Kéniéba) : Le bilan est de 2 morts, 9 blessés dont 6 cas graves par balles évacués sur Bamako

Affrontement sanglant autour du fleuve Falemé dans la commune de Dialafara (Kéniéba) : Le bilan est de 2 morts, 9 blessés dont 6 cas graves par balles évacués sur Bamako

Dans le souci de sauver le fleuve Falemé, les habitants de plusieurs villages environnants du fleuve dans la commune rurale de Dialafara, dans le cercle de Kéniéba, ont décidé de chasser par la force les opérateurs de dragues, le mercredi 22 mars 2023. Malheureusement, ils se sont heurtés à des hommes lourdement armés. Ainsi, l’opération s’est soldée par un affrontement sanglant qui a fait 2 morts et des blessés par balles. Malgré la présence des forces armées maliennes dans la zone, la tension est toujours vive. Les populations sont toujours déterminées à sauver leur fleuve des prédateurs qui ne pensent qu’à leurs poches.

Selon les sources locales, les échanges des tirs ont fait 2 morts et 9 blessés dont 6 cas graves évacués sur Bamako.
En effet, la menace de disparition du fleuve Falémé est une triste réalité dans la commune rurale de Falémé, cercle de Keniéba.
« A la date du 25 mars 2023, on dénombre plus de 200 opérateurs de dragues sur le fleuve Falémé dans la commune de Dialafara », rapportent certaines sources locales.
Face à cette situation qui menace la survie même du fleuve avec ses corolaires, notamment la pénurie d’eau potable pour les humains et les animaux ; la fin de l’élevage, la pêche et l’agriculture dans la zone, les habitants des villages environnants du fleuve Falémé de la commune, à savoir Ouralé, Madinané, Keniébané, Massakama et les hameaux de worolimba et worolindin, ont décidé de se donner la main pour créer une association dénommée : « Sauvons la Falémé ».
L’objectif de cette association est de sauver le fleuve Falémé conformément à la volonté des plus hautes autorités du pays.
Pour ce faire, l’association « sauvons la Falémé » a lancé plusieurs avertissements aux opérateurs de dragues de quitter la zone. Mais leurs demandes sont restées sans suite.
En tout cas, après cet affrontement sanglant, les regards sont tournés vers les autorités maliennes qui, par la voie du ministre de l’Energie, de l’eau et des mines, Seydou Lamine Traoré, avait promis de « débarrasser tous nos fleuves de ces criminels environnementaux et socioéconomiques ».

Pour rappel, le ministre de l’Energie, de l’eau et des mines, Lamine Seydou Traoré, a lancé, en janvier 2021, l’opération « Falémé Dembé », avec pour objectif immédiat : l’arrêt des travaux d’exploitation d’or sur le lit du Falémé.
Après des arrestations et des saisies de matériels des exploitants illégaux sur le fleuve, les services du ministère ont procédé, en avril 2021, à l’immobilisation de plus 300 engins lourds de dragage et la saisine de la justice. A cette occasion, ils avaient alors procédé à la saisie des dragues et l’arrestation de plusieurs exploitants illégaux d’or.
Malgré ces mesures qui avaient suscité de réel espoir chez les populations de Keniéba, les exploitants illégaux continuent à s’adonner à cette pratique en complicité avec certaines autorités locales.
Et pourtant, le ministre avait prévenu que cette opération lancée allait se poursuivre jusqu’à l’éradication du dragage sur le fleuve.
« Les actions vont se poursuivre, de site en site, jusqu’à ce que tous nos fleuves soient débarrassés de ces criminels environnementaux et socioéconomiques », avait promis le ministre Lamine Seydou Traoré.

F D

Media Elles