Éradication du ver de Guinée au Mali : Pas de cas humain notifié en 2022
L’atelier sur la revue annuelle des activités du programme national d’éradication du ver de Guinée s’est tenu, hier jeudi 9 février 2023, à l’hôtel Salam de Bamako.
La cérémonie d’ouverture était présidée par le secrétaire général par intérim du ministère de la Santé et du Développement social, Souleymane Traoré, en présence du représentant de l’OMS au Mali, Dr Christian Itama et du représentant du Centre Carter.
L’objectif de cet atelier était de faire l’état de la mise en œuvre des recommandations antérieures, à savoir : « analyser l’évolution de la maladie région par région au cours des 5 dernières années, analyser la mise en œuvre des activités de pré certification dans les régions libérées ; identifier les points forts et les insuffisances de la mise en œuvre du Programme ; identifier le défi de la communication dans la mise en œuvre des activités d’éradication ; faire une communication sur l’expérience d’attachement pro-actif des chiens et faire des recommandations en vue de corriger les insuffisances constatées pour l’année 2023 ».
Selon le représentant de l’Organisation mondiale de la Santé au Mali, Dr Christian Itama, l’éradication du ver de Guinée continue d’être une priorité dans le 13ème Programme général de Travail 2019-2023 de l’OMS, à travers sa composante du 1er milliard, dont l’objectif est d’améliorer la santé d’un milliard de personnes supplémentaires d’ici 2023.
« La transmission des infestations animales de ver de Guinée devient préoccupante d’année en année. Le Mali n’y fait pas exception avec 41 cas d’infestations animales notifiées en 2022. De nombreuses difficultés ont émaillé la mise en œuvre des stratégies d’interruption de la maladie au Mali », a-t-il déploré. Et de poursuivre : « J’ose espérer que des innovations et la conscientisation éclairée des populations seront des gages pour en finir avec cette maladie. Aussi le renforcement de la collaboration avec les vétérinaires, la conscientisation des populations sur la maladie et la mise en œuvre de la stratégie d’attachement des chiens, seront d’un apport appréciable pour arrêter la transmission de la maladie ».
Le représentant de l’OMS au Mali a profité de l’occasion pour réaffirmer l’engagement de son organisation auprès des autorités maliennes pour venir enfin à bout de la dracunculose au Mali.
Quant au secrétaire général par intérim du ministère de la Santé et du Développement social, Souleymane Traoré, il a indiqué que le Mali à l’instar d’autres pays a souscrit à l’éradication de la Dracunculose prôné par l’Organisation mondiale de la Santé en 1986.
« L’éradication de cette maladie au Mali qui a commencé en 1991 a enregistré des progrès très appréciables même si le Mali figure encore parmi les 5 pays au monde n’ayant pu vaincre totalement la maladie. Il ressort de ces efforts la notification de zéro cas humain et 41 infestations animales chez les chiens et les chats. Les districts sanitaires qui ont encore notifié ces infestations animales sont toujours Macina, Markala, Tominian et Djenné auxquels s’ajoute celui de Mopti en 2022 qui vient de notifier sa première infestation de chien dans le village de Bargondaga », a-t-il déclaré.
En effet, explique-t-il, une bonne surveillance de ver de Guinée pouvant symboliser l’arrêt de la transmission autochtone de cas et d’infestation animale devrait pouvoir se traduire par la notification de toutes les rumeurs humaines et animales, la promptitude dans leurs investigations et leurs bonnes documentations à tous les niveaux de la pyramide sanitaire y compris les zones spécifiques tels que les zones d’insécurité, les sites de déplacés et les zones frontalières par les agents des secteurs de la santé humaine et animale.
Le président de séance a remercié l’OMS, le Centre Carter et l’Unicef pour leur engagement aux côtés du Mali dans la lutte contre le ver de Guinée.
Pour rappel, la décision d’éradiquer la dracunculose dans chaque pays, dans le cadre de la « Décennie internationale de l’eau potable et de l’assainissement » des Nations Unies, a été prise par l’Assemblée mondiale de la Santé en 1981[résolution WHA 34.25].
L’Assemblée mondiale a réitéré sa position en 1986 (WHA 39.21), 1989 (WHA42.29), 1991, 1997, puis en 2004, puis en 2011. Malheureusement, aucun de ces objectifs n’a pu être atteint, mais des résultats tangibles ont quand même été obtenus, comme le stipulent les données suivantes au 31 décembre 2022 : « Sur un chiffre estimé à 3 500 000 cas humains en 1986, seulement 14 cas ont été rapportés ; des 23 735 villages endémiques en 1993, il n’en reste plus que 12 ; des 21 pays endémiques en 1986, il n’en reste plus que 5 dont le Mali ; des 194 pays membres de la Région africaine, l’OMS en a certifié 187 comme étant indemnes de toute transmission du ver de Guinée et 2 pays sont en voie de pré certification.
A Diamouténé