Cercle de Yanfolila: Des sociétés minières provoquent une catastrophe environnementale

Cercle de Yanfolila: Des sociétés minières provoquent une catastrophe environnementale

Après plusieurs années d’exploitation, la mine d’or de Kodiéran (Faboula Gold) et celle de Komana ne font pas que des heureux dans le cercle de Yanfolila. L’utilisation abusive des produits toxiques par ces sociétés, sans précautions, fait désormais des ravages au sein de la faune et de la flore.

Les mines d’or de Komana et de Kodiéran (Faboula Gold) sont des mines à ciel ouvert. Les activités de ces deux mines ne sont pas sans conséquences naturelles. Les effets négatifs des différents produits utilisés par les usines pour extraire de l’or sont de plus en plus visibles dans les différents villages du cercle de Yanfolila. Parmi ces produits toxiques et mortels, on peut citer entre autres : le mercure, le cyanure…
Malheureusement, après usage, ces produits sont souvent oubliés dans la nature. Aucune précaution n’est prise par les agents de ces sociétés minières, conformément aux normes environnementales, pour les recycler.

Face à cette situation, bonjour les dégâts : Des carcasses de bœufs, vaches, chèvres et moutons sont visibles tous les jours aux alentours de ces deux mines. Dans ce ravage, les oiseaux sauvages, les poissons et les arbres ne sont pas épargnés. Chaque jour, ces mines d’or abattent environ plusieurs pieds d’arbres. Cette déforestation a débuté depuis la période des recherches et continue durant l’exploitation. Et pourtant, aucun arbre planté par ces sociétés n’est visible dans la zone.
Les dégâts les plus récents se sont déroulés dans la mine d’or de Faboula, la semaine dernière. Après la mort constatée d’une dizaine de bœufs, les populations locales viennent de constater la présence massive des centaines de poissons sans vie dans la zone.
C’est dans ce cadre qu’une importante délégation du gouvernorat de la région de Bougouni, comprenant les autorités administratives, politiques du cercle de Yanfolila ; et celle de la commune de Gouandiaka, ont effectué une visite de terrain dans la mine d’or de Faboula, le lundi 16 janvier 2023.
L’objectif était de venir s’imprégner d’une nouvelle qui circulait sur les réseaux sociaux depuis un moment et qui faisait état d’élimination d’une importante qualité de poissons dans un point d’eau à Faboula dans la zone d’exploitation de la mine et de chercher à connaître les raisons qui ont causé cette situation.

Lors de cette visite des autorités, les représentants de la mine ont déclaré ne pas connaître les sources de cette catastrophe naturelle. Toutefois, ils ont promis de mener des enquêtes pour savoir les raisons de la fuite de l’eau du bassin de la mine. Ce bassin contient de l’eau et des produits toxiques.
Du côté des populations, particulièrement les éleveurs, on ne cache plus le regret d’avoir abrité des mines dans la zone. Pour bon nombre d’habitants, il est inévitable que les villages aux alentours des mines restent sur place.
Les populations seront dans l’obligation d’abandonner leurs terres natales pour une autre destination dans les années à venir.

Un véritable danger pour le fleuve Sankarani et ses riverains
La mine d’or de Komana est située dans la commune de Yalankoro-Soloba, précisément entre les villages de Komana et Bougoudalé. Mais, la distance entre l’emplacement exact de la mine et le fleuve ne dépasse pas 3 km. Pire, la mine en question est à ciel ouvert dont la production se fait également à ciel ouvert.
La position de la mine qui fait aux villages de Komana et Bougoudalé et au fleuve, qui est indispensable pour la survie des populations locales, est sérieusement inquiétante.
Selon un spécialiste que nous avons contacté, ce dernier nous a confirmé que dans cette situation, l’Etat a hypothéqué la survie des populations locales au profit des lingots d’or.
Aussi, soutient-il, les produits utilisés par la mine à ciel ouvert dont le cyanure, sont des produits toxiques pouvant tuer à petit feu les habitants de toute une région sans compter les animaux.
L’eau du fleuve Sankarani risque d’être contaminée dans les prochains mois si rien n’est fait. Une fois contaminée, même les populations de Bamako ne seront pas épargnées, car le fleuve Sankarani passe par Selinguée avant de se jeter dans le Djoliba. Le cas de Sadiola et Morila sont des mauvais exemples.

A D

 

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