Vaccination contre la COVID-19 : L’OMS met en avant l’engagement communautaire pour l’atteinte de l’immunité collective
Le Mali a lancé sa campagne de vaccination contre la COVID-19, le 31 mars 2021. Et à la date du lundi 2 janvier 2023, le taux de vaccination est de 30% pour l’ensemble du pays. Dans le cadre de la réponse à cette pandémie, l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), à travers son appui au gouvernement malien, fait de l’engagement communautaire le pilier de sa stratégie de vaccination contre la COVID-19 en vue de l’atteinte de l’immunité collective, à savoir « un taux de vaccination de 70% de la population malienne ».
Pendant les crises sanitaires, ce sont les communautés qui connaissent le plus intensément la flambée épidémique d’une maladie.
Elles sont les premières et dernières à répondre, à vivre les conséquences non seulement de la maladie, de l’invalidité, de la souffrance, mais aussi des pertes sociales et économiques et en mourir. En effet, les communautés sont les plus concernées par la réponse à une crise sanitaire. C’est fort de ce constant que le bureau Afrique de l’Organisation mondiale de la Santé (AFRO) a fait de l’engagement communautaire l’un des piliers de sa stratégie, en partenariat avec les services Étatiques, pour répondre efficacement à la pandémie de la COVID-19 dans les 47 pays de la Région africaine de l’OMS, notamment pour la vaccination contre la COVID-19.
« Des campagnes d’intensification de la vaccination sont organisées dans les pays en allant vers les populations. Il y a eu la mobilisation de beaucoup de ressources additionnelles par l’OMS. Nous essayons de comprendre les causes de la résistance des populations à la vaccination afin de trouver des solutions à travers l’engagement de la communauté surtout les acteurs qui ont une influence sur la communauté », dira Dr Thierno Baldé, gestionnaire des incidents COVID-19 au bureau Afrique de l’OMS, lors d’un point de presse numérique, le 7 septembre 2022.
C’est dans ce même cadre que le bureau de l’OMS au Mali appuie le gouvernement pour la sensibilisation et l’engagement communautaire en faveur de la vaccination contre la COVID-19.
« L’OMS en collaboration avec le ministère de la Santé et du Développement Social a déployé des équipes Communication de risque et engagement communautaire (CREC) dans les régions de Kayes, Koulikoro, Sikasso et Ségou et le District de Bamako. Dans les autres capitales régionales, la coordination de l’activité a été assurée par les médecins d’appui de l’OMS. L’objectif des équipes est de renforcer les activités de communication pour favoriser un engagement communautaire en faveur de la vaccination contre la Covid-19 et le respect des mesures barrières », affirme Abdoulaye Cissé, chargé de communication du bureau de l’OMS au Mali.
Les communautés mises en avant pour l’atteinte des objectifs
Dans la riposte à une crise sanitaire, toute intervention sans les communautés est vouée à l’échec. Les communautés doivent être impliquées du début du processus jusqu’à la fin de toutes les interventions. Raison pour laquelle l’OMS appuie les sessions d’engagement communautaire organisées par les services du ministère de la Santé et du Développement social dans toutes les régions du pays afin d’améliorer les indicateurs de vaccination contre la COVID-19 au Mali.
« Nous avons sillonné toutes les régions du Sud du Mali et les 6 Communes de la capitale avec des équipes l’OMS dans le cadre des sessions d’engagement communautaire en faveur de la vaccination avec parfois des modules de l’OMS », a affirmé Mamadou Diallo du Centre national d’information, d’éducation et de communication pour la santé (CNIECS).
« L’OMS participe également à l’élaboration des messages de sensibilisation des populations sur la vaccination car elle est membre de la sous-commission communication et sensibilisation. Nous exposons souvent des modules élaborés par l’OMS aux populations », poursuit-t-il.
Les sessions d’engagement communautaire appuyées par l’OMS visent à encourager les leaders communautaires et religieux, les élus locaux, les associations de femmes et jeunes, les enseignants, les syndicats des transporteurs, le réseau des communicateurs traditionnels, les influenceurs, les médias à s’engager pour le respect des mesures barrières et à l’acceptation des vaccins contre la Covid-19 ; inciter les populations des districts concernés à respecter les mesures barrières et utiliser les vaccins contre la covid-19 ; sensibiliser les populations à travers les méthodes traditionnelles de communication en vue d’un changement de comportement en faveur de la vaccination contre la covid-19.
La première étape de ces sessions a eu lieu, du 12 au 23 avril 2022, dans la région de Sikasso au Sud du Mali précisément dans les districts sanitaires de Niéna, Kolondièba, Yanfolila, Bougouni, Sélingué, Kadiolo, Kignan, Koutiala, Ségou et Sikasso.
Pendant cette première étape : 9 sessions d’engagement communautaire ont été tenues dans 9 districts programmés ; 360 personnes (Leaders religieux et coutumiers, élus locaux, communicateurs traditionnels, enseignants d’élèves, responsables associations de femmes et jeunes, influenceurs, animateurs radios de proximité) ont été touchées et ont accepté de jouer le rôle qui est le leur dans le cadre de la vaccination contre la covid-19 ; 45 radios de proximité diffusent les messages de sensibilisation sur la vaccination contre la Covid-19 ».
Pour Abdoulaye Cissé, chargé de communication de l’OMS au Mali, l’engagement communautaire fait partie intégrante des interventions en matière d’urgence sanitaire. « C’est grâce à la réalisation de ce pilier important de la riposte que les communautés s’engagent et accompagnent toutes les activités. En la matière, l’OMS a partagé avec le ministère de la Santé et du Développement social et les autres partenaires des modules du bureau régional sur l’engagement communautaire », explique-t-il.
« Les communautés sont au début et à la fin des épidémies, ce sont elles qui ressentent les difficultés, le stress, les angoisses. C’est pourquoi l’OMS met en avant les communautés pour réussir ses interventions », souligne Abdoulaye Cissé.
Au Mali, l’OMS apporte également un appui à l’Agence nationale de télésanté et d’information médicale (ANTIM) dans le cadre de la gestion des rumeurs sur la COVID-19, à travers la campagne digitale.
« Il s’agit pour nous, de recueillir les rumeurs et les craintes des populations sur les vaccins dans les quartiers et sur les réseaux sociaux et de les envoyer au niveau de l’ANTIM, qui les traite afin d’apporter les réponses appropriées que nous véhiculons, ensuite, auprès des populations », précise Mahamadou Diarra dit Ras Kébé, influenceur et ambassadeurs anti Covid-19.
Un appui bien apprécié par les autorités
Pour la réponse à la COVID-19 notamment la vaccination contre cette pandémie, l’appui de l’Organisation mondiale de la Santé est apprécié à sa juste valeur par les autorités sanitaires du Mali.
« Le soutien de l’OMS est d’une importance capitale pour nous dans le cadre de la vaccination contre la COVID-19. Elle est membre de la Coordination nationale de la réponse à cette pandémie. Elle nous appuie financièrement et techniquement dans la mise en œuvre de la stratégie basée sur le dialogue communautaire suivi de la vaccination. L’OMS continue de jouer un grand rôle dans la mobilisation sociale autour de la vaccination. Son appui est déterminant pour l’atteinte de l’immunité collective contre cette pandémie au Mali », reconnait Dr Ibrahima Diarra, directeur du Centre national d’immunisation (CNI).
« Par rapport à la vaccination contre la COVID-19, l’OMS est le premier conseiller du ministère de la Santé et du Développement social. C’est l’OMS qui donne les orientations en matière de vaccination et ces orientations sont suivies et adaptées au contexte malien avec les experts. L’OMS nous aide non seulement dans le cadre de la disponibilité des vaccins, mais aussi dans la mise en œuvre des campagnes de vaccination contre la COVID-19. Pour ce faire, elle favorise la disponibilité et la distribution des vaccins et la logistique proprement dite. L’apport de l’OMS est incontestable dans le cadre de la vaccination contre la COVID-19. Elle s’est beaucoup engagée dans l’approche communautaire au Mali. En général, l’OMS nous aide dans la lutte contre toutes les maladies et en particulier celles à potentiel épidémique », renchérit Dr Abdoulaye Guindo, conseiller technique au ministère de la Santé et du Développement social.
Depuis le début de la COVID-19, l’OMS, conformément à son 13è Programme général de travail visant à ce que les populations soient mieux protégées dans les situations d’urgence sanitaire, ne cesse d’œuvrer sans relâche aux côtés du gouvernement du Mali pour lutter contre cette menace sans précédent sur la santé et la vie des Maliens.
Aussi, continue-elle à fournir des conseils techniques, et apporter non seulement un appui financier, mais aussi technique en matière de communication de risque et engagement communautaire et la sensibilisation des populations en faveur de la vaccination contre la COVID-19.
Par ailleurs, l’OMS a fortement contribué à l’élaboration et à la mise en œuvre du plan de communication sur les risques et l’engagement communautaire. De même, elle a renforcé les capacités de 30 journalistes, 19 tradithérapeutes et 1020 communicateurs traditionnels au Mali.
A Diamouténé