Montée des eaux à Tombouctou : Les populations demandent « plus d’actions que de déclarations »
Les conséquences de la montée des eaux inquiètent les riverains de Tombouctou, Diré, Rharouss et Goundam. Dans ces localités, la crue a submergé des centaines d’hectares de champs et menacent des milliers d’autres.
La coopérative Amadja, composée de riziculteurs, dans le cercle de Tombouctou affirme avoir presque tout perdu. Elle espère que l’État ira au-delà des déclarations pour éviter une catastrophe dans la région. « Tous les champs, les 620 hectares que nous avons, sont inondés. Les autres aussi sont à risques d’inondation », explique le président de la coopérative Amadja, Mahamane Gobi. Il ajoute que jusqu’à présent, il n’y a que des déclarations par-ci par-là, mais rien de concret. « Moi, j’ai même des inquiétudes. S’il n’y a pas, dès maintenant, des mesures qui peuvent vraiment convaincre nos exploitants même l’année prochaine, on ne pense pas s’ils pourront exploiter ces parcelles », alerte-t-il.
Des ménages également touchés
En plus des champs, de nombreux ménages ont aussi vu leurs maisons inonder ou effondrer. Le service du développement social de Tombouctou assure avoir pris des mesures pour assister ces familles. « C’est plus de mille ménages qui sont vraiment touchés, mais des missions sont en cours. Il y a même une mission du niveau national qui était là tout récemment », précise Youssouf Mouhamed, agent du service du développement social. « Les ménages ont été dotés en abri, vivres et non vivres par l’UNICEF, la Croix-rouge et d’autres organisations », ajoute-t-il.
Les changements climatiques expliquent en partie ces inondations. Mais ils ne sont pas la seule cause, selon le colonel-major Beidary Traoré, directeur régional des eaux et forêts de Tombouctou. « Ce n’est pas la pluie de Tombouctou qui a créé des inondations, c’est les eaux du fleuve qui viennent d’ailleurs. Quelque part aussi, il y a des comportements humains», explique le directeur régional des eaux et forêts de Tombouctou. « Depuis quelques années déjà, des gens cherchent à réhabiliter ces périmètres-là. Malheureusement ça traîne les pas avec toutes les crises que le pays a connues et finalement on est arrivé à cette catastrophe », conclut Beinary Traoré.
Les services techniques préconisent la reconstruction des digues maîtresses de ces périmètres, pour anticiper sur d’autres inondations les années à venir.
Sutudio Tamani