Mise en œuvre de l’Accord pour la paix au Mali : La CMA met la pression sur le gouvernement
La session ordinaire du bureau exécutif de la Coordination des mouvements de l’Azawad (CMA) tenue du 7 au 9 décembre 2022, à Kidal, a été sanctionnée par un communiqué final, dans lequel, elle accuse les autorités maliennes, l’Algérie, cheffe de file de la médiation et la communauté internationale d’avoir manqué à leurs devoirs. Elle dénonce ce qu’elle appelle « une déliquescence avérée de l’accord de paix », 7 ans après sa signature. « Une situation qui peut avoir des conséquences néfastes sur le processus », s’inquiète la CMA. Les maitres de Kidal demandent aussi une consultation diligentée dans un lieu neutre entre elle et les autres parties prenantes pour déterminer définitivement de l’avenir de l’accord.
Suite à cette sortie de la CMA, la médiation internationale a tenu, le 14 décembre 2022, une réunion par visioconférence, à l’invitation de l’Algérie, en sa qualité de cheffe de file de la médiation internationale.
Elle appelle les parties maliennes « à s’abstenir » de toute déclaration qui risque de porter atteinte aux efforts inlassables d’instaurer un climat de confiance, et demande une mise en œuvre « diligente et de bonne foi » des dispositions pertinentes de l’Accord pour la Paix et la réconciliation au Mali, issu du processus d’Alger.
Selon le communiqué, cette réunion a été l’occasion de procéder à une évaluation lucide de l’état actuel du processus de mise en œuvre de l’Accord, qui a connu une dynamique encourageante à la faveur de la tenue, à Bamako du 1er au 5 août 2022, de la réunion de niveau décisionnel sur certains aspects de l’Accord, ainsi que de la session de haut niveau du Comité de Suivi de l’Accord (CSA), le 2 septembre 2022, sous le haut patronage de Ramtane Lamamra, ministre algérien des Affaires étrangères, avec un accent particulier sur l’importance et la nécessité de l’engagement de toutes les parties maliennes à aller de l’avant dans la poursuite de ce processus.
« La réunion a permis de mettre en exergue, encore une fois, la place axiale de l’Accord dans le processus de stabilisation du Mali tel que reflété à travers ses quatre piliers.
Les membres de la médiation internationale ont, également, eu un échange sur les raisons ayant conduit à la suspension des travaux de la 47e session du CSA, qui ont débuté le 29 novembre 2022. Ils ont déploré ce développement qui va à contre-sens de l’élan positif enregistré ces derniers mois, y compris les efforts en cours pour l’opérationnalisation de la Commission ad hoc en vue de parachever les discussions sur la chaîne de commandement et l’intégration des hauts cadres des Mouvements en vue du lancement du DDR global dans les meilleurs délais. Les membres de la Médiation internationale ont également échangé sur le dernier communiqué de la Coordination des Mouvements de l’Azawad (CMA) », précise le communiqué.
Soulignant la responsabilité première qui incombe aux parties maliennes signataires de l’Accord pour la paix et la réconciliation au Mali issu du processus d’Alger, gouvernement et mouvements, dans l’avancement de la mise en œuvre de l’Accord, les membres de la médiation internationale ont lancé un appel solennel à ces parties à ne ménager aucun effort pour favoriser un climat de confiance et de respect mutuels et à faire preuve, de manière urgente et sincère, d’un engagement résolu sur la voie de la réalisation des objectifs assignés à l’Accord, notamment la paix, la sécurité, le développement et la réconciliation au Mali. La Médiation internationale a appelé les parties maliennes à s’abstenir de toute déclaration qui risque de porter atteinte aux efforts inlassables d’instaurer un climat de confiance.
Dans ce sillage, les membres de la médiation internationale ont réitéré leur soutien au Mali et rappelé qu’ils se tiennent aux côtés des parties signataires de l’Accord pour favoriser une mise en œuvre diligente et de bonne foi des dispositions pertinentes de cet instrument. Ils ont, ainsi, insisté sur la nécessité de la reprise rapide des travaux du CSA qui constitue un cadre idoine permettant de procéder aux évaluations requises et de convenir des actions concrètes à entreprendre pour faire avancer la mise en œuvre de l’accord.
A D