Célébration de la 33è édition de la Journée mondiale de l’enfance au Mali: La situation des enfants privés d’école à cause de l’insécurité dénoncée.
La Coalition malienne pour les droits de l’enfant (COMADE) a organisé, samedi 3 décembre 2022, au Palais de la Culture de Bamako, une journée de célébration des droits de l’enfant, initialement célébrée le 20 novembre de chaque année à travers le monde. Pour cette 33è édition de la Journée mondiale de l’enfance, le thème retenu est : « Pour chaque Enfant, participation, égalité de droits et inclusion».
Le représentant du parlement des enfants, Makan Traoré, a dénoncé la situation des enfants privés d’école à cause de l’insécurité.
« Aujourd’hui, nombreux sont nos frères qui n’arrivent pas à étudier à cause de cette guerre. Dites à ces gens que nous ne voulons pas de leur guerre. Dites-leur que nous voulons étudier car nous sommes l’avenir de demain. Dites-leur que nous voulons une nation forte qui fera trembler le monde et nous voulons la paix dans notre pays », a-t-il déclaré.
Le président de la COMADE, Antoine Akplogan, a indiqué l’objectif de la célébration de la Journée est de magnifier la participation des enfants témoins et victimes de pratiques à l’encontre des droits de l’enfant au Mali.
« A travers cette journée, la COMADE, la plus grande faitière des OSC œuvrant pour la promotion et la défense des droits de l’enfant au Mali, joue pleinement sa partition pour constater les avancées, mettre en exergue les insuffisances et interpeller différents acteurs face à leurs rôles et responsabilités pour relever les défis en perspectives de la protection des enfants. Chaque enfant, qu’il soit fille ou garçon a le droit de manifester ses opinions sur toutes les questions qui le concerne. Qu’aucun enfant ne soit désormais victime d’actes d’exclusion ou de discrimination par rapport à ses droits », a-t-il souligné.
Aussi, a-t-il soutenu, la situation des droits de l’enfant est sévèrement touchée par les graves conséquences de la crise.
« Parmi lesquelles conséquences, on note : la fermeture de plus de 700 écoles au Centre et au Nord du Mali qui a affecté 36 900 enfants et 738 enseignants selon le rapport de l’OCHA ; le déplacement des milliers d’enfants avec ou sans leurs familles ; l’enrôlement des enfants dans les groupes armés », a-t-il dénoncé.
Et de poursuivre : « La COMADE continuera à œuvrer pour la promotion et la protection des droits des enfants en contribuant à la réalisation des actions portant la participation et la non-discrimination de l’enfant conformément aux dispositions légales en République du Mali.
Quant au président de la Commission nationale des droits de l’homme (CNDH), Aguibou Bouaré, parrain de la journée, il a attiré l’attention de l’Etat sur « l’impérieuse » nécessité de veiller au respect et à la protection des droits fondamentaux en général, ceux des enfants en particulier.
« La poursuite des hostilités vers le Centre du pays a sérieusement éprouvé la population civile, singulièrement les enfants. Nous saluons les efforts de la COMADE pour la défense, la protection et la promotion des droits de l’enfant au Mali », a-t-il témoigné.
Pour sa part, le représentant du ministère de la Promotion de la Femme, de l’Enfant et de la Famille, Harouna Samaké, dira que la jouissance des droits par chaque enfant est un engagement constant de son département et requiert davantage de synergie d’actions et de mobilisation de ressources humaines et financières adaptées pour « relever les multiples défis liés entre autres : à l’offre de soins de santé de qualité pour tous les enfants : à l’enregistrement des enfants à la naissance; à l’éducation pour tous ; à la participation et l’inclusion de chaque enfant ; à la lutte contre la mendicité des enfants: à l’abandon des pratiques néfastes à la santé des enfants; à la lutte contre la traite des enfants ; à l’utilisation des enfants par les groupes terroristes ».
La Journée a été également marquée par la présentation des tableaux sur les droits des enfants, le chant solo des jeunes filles aide-ménagères et la remise de documents de plaidoyer aux autorités (ministre du Travail, président de la CNDH, de la société civile, du CNT).
A Diamouténé