Surveillance de la résistance aux antimicrobiens au Mali : Des résultats satisfaisants obtenus par le projet KOICA
L’hôtel Radisson Collection a abrité, le lundi 28 novembre 2022, la réunion de clôture et de présentation des résultats du projet sur la surveillance de la résistance aux antimicrobiens (RAM) au Mal, financé par l’Agence coréenne de coopération internationale (KOICA).
La cérémonie d’ouverture était présidée par le représentant du ministère de la Santé et du Développement social, Etienne Coulibaly, en présence de ceux de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), Dr Christian Itama ; et du projet KOICA, Dongrib Kim.
Selon le représentant par intérim de l’OMS au Mali, Dr Christian Itama, la résistance antimicrobienne demeure un problème de santé publique dans tous les pays y compris le Mali.
« C’est une préoccupation mondiale qui menace l’efficacité des traitements utilisés jusqu’alors contre les infections. Ce projet de renforcement des systèmes de surveillance mondiaux et nationaux de la résistance aux antimicrobiens (RAM), ainsi que des capacités des laboratoires nécessaires pour la mise en place de ces systèmes était particulièrement important pour les gouvernements malien et coréen ainsi que pour le partenaire d’exécution qui est l’OMS », a-t-il affirmé.
Aussi, il a vivement apprécié les résultats obtenus en 2020 et 2021 qui ont prouvé que dans les hémocultures ou encore dans les urines plus de 60% des Escherichia coli et Klebsiella pneumoniae sont résistants aux céphalosporines de 3è génération (ceftriaxone/ceftazidime) à l’amoxicilline, à la ciprofloxacine et au cotrimoxazole.
« Des souches résistantes de ces germes à l’antibiotique imipénème commencent également à émerger avec des taux de résistance de 8% à 13%. Quant au staphylococcus aureus, 15% sont des SARM (staphylococcus aureus résistant à la méthicilline) donc résistant à presque toutes les bétalactamines. Il ressort également que les taux de résistance de ces 3 bactéries aux antibiotiques sont plus élevés en milieu hospitalier qu’en milieu communautaire. Au regard de ces résultats, nous devons donc prendre des mesures urgentes pour limiter le développement des résistances et préserver l’efficacité de l’arsenal thérapeutique existant », s’est félicité le représentant par intérim de l’OMS au Mali.
Quant au représentant de KOICA, Dongrib Kim, il s’est aussi réjoui des résultats obtenus par le projet sur la surveillance de la résistance aux antimicrobiens (RAM) au Mali et a assuré que la Corée du Sud continuera à soutenir le gouvernement malien dans le domaine de la santé.
Pour sa part, le représentant du ministère de la Santé et du Développement social, Etienne Coulibaly, dira que le projet KOICA a permis d’élaborer la stratégie nationale de surveillance de la RAM au Mali, d’identifier des sites sentinelles de surveillance de la RAM, de former les ressources humaines des sites dans le cadre de la RAM et de mettre en place le suivi-évaluation.
« Les données issues de cette surveillance sentinelle ont été soumises au système mondial de surveillance de la RAM (GLASS). La Mali participe donc à GLASS non seulement à travers les données de résistance, mais aussi les données de consommations des antibiotiques. Les résultats obtenus sont remarquables, louables, encourageant, et à la fois alarmants de par les chiffres sur les résistances aux antibiotiques de pallier élevé des bactéries couramment isolés dans les infections en milieux hospitaliers et communautaires », a-t-il souligné.
Etienne Coulibaly a profité de l’occasion pour exhorter les acteurs nationaux à redoubler d’efforts pour consolider les acquis dans la lutte contre la RAM et faire part des initiatives afin de continuer sur cette lancée, et étendre la surveillance dans les autres secteurs entre autres la santé animale, l’environnement, l’agriculture dans un contexte « une seule santé ».
Rappelons que le Mali a bénéficié du financement de l’Agence coréenne de Coopération internationale (KOICA) pour une période de 5 ans (2018-2022) pour la mise en œuvre du projet, mené en collaboration avec l’OMS, et qui vise à renforcer le système national de surveillance de la résistance aux antimicrobiens.
A la suite du lancement officiel du projet, le 17 janvier 2019, les principales composantes ont été mises en place: la Structure nationale de coordination de la RAM (SNC-RAM), le Laboratoire national de référence de la RAM (LNR-RAM) et 5 sites de surveillance de la RAM (SS-RAM). Les 5 sites de surveillance ont été sélectionnés sur la base d’une évaluation initiale des établissements de santé en janvier 2019. Il s’agit : du CHU-point G ; du Centre hospitalier mère-enfant « Le Luxembourg » ; de l’Hôpital de Ségou ; de l’Hôpital de Sikasso ; du Centre de santé de référence de Koutiala.
A .Diamouténé
Source: L’ Indicateur du Renouveau