Tribune : 62è anniversaire de l’Indépendance de la République du Mali, « Le Mali peut se relever, l’avenir sera radieux », rassure Aliou Boubacar Diallo
Mes chers compatriotes,
Le 62ème anniversaire de notre cher Mali m’offre l’heureuse occasion de m’adresser à vous.
Comme j’ai eu à le dire par le passé, chaque célébration du 22 septembre 1960, date de l’indépendance de notre pays, nous impose un devoir de mémoire et de reconnaissance envers nos illustres devanciers.
Après les belles années d’un Mali ambitieux et entreprenant, nous sommes à un moment d’interrogation face à la multiplicité et à la complexité des défis à relever sur le plan sécuritaire, social, sanitaire et du développement économique durable.
Depuis 2012 le Mali a connu dix ans de tueries, de pillages, d’exactions, de déplacements de populations, et d’exil d’une partie de nos frères et sœurs. Je prie pour le repos de l’âme des disparus civils et militaires, et souhaite un prompt rétablissement aux blessés.
Mes chers compatriotes,
Nous savons tous qu’il ne pourrait y avoir de développement durable sans paix durable. Dans un pays qui a enregistré cinq (5) coups d’état en 62 ans d’indépendance et dans lequel cohabitent de multiples groupes armés, mouvements et factions armées, ainsi que des milices d’autodéfense, comment peut-on arriver à une paix durable sans régler ces problèmes ?
Le mot ‘’Refondation’’ étant à la mode, il faudra une profonde refondation de notre armée.
Tous les maliens membres des groupes armés, des factions et des milices d’autodéfense qui continuent de garder leurs armes doivent être dignement intégrés dans une nouvelle armée, reconstituée sous l’autorité de l’Etat.
Notre armée doit être bien formée, bien encadrée et bien équipée, pour lui permettre de remplir sa mission régalienne de défense et de préservation de l’intégrité territoriale en assurant la sécurité de tous les maliens et des Institutions de l’Etat.
Tous les maliens doivent s’engager, de manière inconditionnelle, dans la lutte contre l’insécurité et l’instabilité pour retrouver le chemin de la paix. Le nouveau statut accordé aux chefferies et légitimités traditionnelles, comme je l’avais suggéré dans mon discours du 22 septembre 2021, peut y contribuer. Ces personnalités respectables peuvent jouer un rôle important dans la réconciliation et la recherche de la paix avec certains fils du pays qui ont pris les armes.
Les acquis de la coopération internationale et sous régionale doivent aussi être préservés dans le respect de la souveraineté de notre pays.
Pour la paix d’esprit des millions de maliens vivant en Côte d’Ivoire, pays frère et ami, je souhaite un dénouement heureux et rapide à la malheureuse crise qui persiste entre nos deux pays. Privilégions les voies du dialogue, de la sagesse et du pardon pour en finir avec cette crise qui n’a que trop duré.
Mes chers compatriotes,
Beaucoup de Maliens ont versé leur sang le 26 mars 1991 pour l’avènement de la démocratie. Nous ne devons pas oublier la dette que nous leur devons et que nous ne pourrons honorer qu’en pérennisant cette démocratie. La réflexion pour les sorties possibles de crise doit être menée de concert avec les partis politiques, qui sont bien représentés dans tout le Mali et non choisis par des critères ignorant leur représentativité nationale. La démocratie malienne, chèrement acquise, ne doit pas être mise entre parenthèse.
Chez nous, à l’ADP-MALIBA, nous avons toujours privilégié la conquête démocratique du pouvoir comme seule et unique voie pour accéder à la magistrature suprême de notre pays. Cela est stipulé dans le préambule des textes fondateurs de notre parti.
Mes chers compatriotes,
Dans les toutes premières années de l’indépendance de notre pays, l’Etat malien avait créé la SONAREM et la SOCIMA (respectivement, Société Nationale de Recherche Minière et Société des Cimenteries du Mali).
Très peu de Maliens se rappellent encore des noms de ces sociétés parce qu’elles ont disparu depuis longtemps. Les sommes investies dans la recherche minière, ce sont des fonds perdus en cas de non découverte. L’argent du contribuable malien ne doit pas être investi dans les fonds perdus de la recherche minière. Tous les grands pays développés ont réussi à créer de l’abondance et une ère de prospérité économique grâce à leur secteur privé. L’Etat ne doit pas se substituer au secteur privé, mais plutôt le promouvoir et l’accompagner. C’est dans ces conditions que nous pourrons faire émerger un puissant secteur privé créateur d’emplois, de richesses et de prospérité économique pour le bien de tous les maliens. L’Etat doit créer un cadre promotionnel encourageant les opérateurs privés maliens qui n’ont plus à prouver leurs ingéniosité, sérieux et performances, vu la réussite d’un grand nombre d’entre eux aussi bien à l’intérieur du pays que dans la diaspora.
Les pratiques de Karim Keita, de connivence avec des prédateurs et quelques ministres de son père, pour tenter de voler aux laborieux maliens les entreprises qu’ils ont créées à la sueur de leur front, doivent être proscrites dans le Mali Koura. Les maliens ne laisseront plus faire.
Mes chers compatriotes,
Malgré ce tableau assez peu reluisant, l’espoir est pourtant permis. En dépit d’un contexte sous régional et international contraignant, le formidable élan de solidarité des maliens a permis de soulager beaucoup de nos compatriotes et d’améliorer leur quotidien. Oui, notre cher Mali peut se relever fièrement et reprendre toute sa place dans le concert des Nations.
Nos forces de défense et de sécurité, nos chères FAMa, auxquelles je rends hommage, connaissent, à n’en point douter, une montée en puissance. Je salue leur courage et leur renouvelle mon soutien indéfectible. Les succès engrangés par les FAMa sur le terrain doivent être complétés par un effort sans précédent de l’Etat pour le retour des populations déplacées dans les zones libérées.
Mes chers compatriotes,
Le Mali, notre Mali, a 62 ans. Pour ma part, avec le concours modeste de la Fondation Maliba, que j’ai l’honneur de présider, nous avons accompli les actions suivantes :
– La Fondation Maliba, avec sa devise ‘’Eau potable pour tous’’ a réalisé 133 forages d’eau. Cela a considérablement atténué la corvée d’eau des femmes tout en permettant à certaines d’entre elles de pratiquer le maraichage.
– Afin d’assurer à nos braves sœurs du Mali une source indépendante de revenus, ma Fondation a poursuivi son large programme de formation à la fabrique et à la commercialisation du savon, de détergent et autres produits d’entretien. Elles ont bénéficié de kits complets de production pour démarrer leurs nouvelles activités.
Plus de 1000 femmes de Nioro, Kayes, Sikasso, Koutiala, Bamako et d’ailleurs ont bénéficié courant 2022 de cette formation.
– Nous avons investi dans le recyclage des ordures ménagères pour en faire des pavés ;
– La Fondation Maliba a financé plusieurs kilomètres de routes en pavés pour des villes plus propres tout en luttant contre la prolifération des moustiques et du paludisme.
– Nous continuons notre programme de reboisement et de plantation d’arbres.
– De même, la Fondation Maliba a apporté un soutien à certains hôpitaux et centres de santé communautaire de notre pays pour aider à relever le plateau technique.
– Dans un pays confronté au défi sécuritaire, notre Fondation n’a pas manqué d’apporter son soutien et son aide aux veuves, orphelins, blessés ainsi qu’aux populations civiles victimes du terrorisme et vivant dans des camps de déplacés.
– Le 26 mars 2022, nous avons organisé à Kayes-Médine le festival KAYES KAN FOUGA où toutes les ethnies du Mali se sont retrouvées pour signer un Pacte de Jumelage Ethnique, de cohabitation pacifique et de non belligérance (KOTOGNOKON TALA TON).
Mes chers compatriotes,
Je demeure convaincu que nous pouvons relever le défi de la sécurité et du développement durable du pays.
Je n’ai jamais cessé de croire en l’avenir de notre cher Maliba. Main dans la main, Inch Allah, nous y arriverons et l’avenir sera radieux. Le bateau Mali peut tanguer, mais ne chavirera jamais.
Bonne fête de l’indépendance 2022.
Vive le Mali. Qu’Allah bénisse le Mali.
Aliou Diallo
Président d’Honneur de l’ADP-MALIBA