16 Jours d’activisme contre les violences basées sur le genre : Une vaste campagne de sensibilisation lancée par l’OMS au Mali              

16 Jours d’activisme contre les violences basées sur le genre : Une vaste campagne de sensibilisation lancée par l’OMS au Mali              

Dans le cadre de la commémoration des 16 Jours d’activismes contre les violences basées sur le genre, placé sous le thème national : « Rôle et responsabilité des femmes dans la lutte contre les violences faites aux femmes et filles en période électorale », l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) a lancé, le mercredi 6 décembre 2023, une vaste campagne de sensibilisation au Mali.

 

En effet, cette campagne de sensibilisation de l’OMS, qui se veut un cadre pour former des femmes et des hommes dans la manière de sensibilisation contre les violences basées sur le genre, était sous la présidence de Mme Traoré Djélika Coulibaly, Directrice régionale de la Promotion de la femme, de l’enfant et de la famille du District de Bamako, en présence de Dr Christian Itama, représentant par intérim de l’OMS au Mali.

Selon Dr Christian Itama, les femmes sont en général vues comme « des objets malléables au gré des points de vue et des exigences et durant la période électorale, des hommes qui menacent leurs femmes ou leurs sœurs en leur imposant leurs candidats. Des menaces physiques à l’égard des femmes qui font campagnes sont autant d’exemples de ce que subissent les femmes durant ces périodes ».

Et le Représentant par intérim de l’OMS au Mali d’ajouter : «Cette campagne utilise la couleur orange pour représenter un avenir meilleur et sans violence à l’égard des femmes et des filles comme thème fédérateur pour toutes leurs activités mondiales ».

Aussi, note-t-il, « le SNU au Mali travaille sur l’élimination des violences faites aux femmes à travers trois (3) principaux volets : la prévention à travers l’information, la sensibilisation, le plaidoyer et le renforcement des capacités des parties prenantes ».

A son avis, les VBG, y compris l’exploitation, les abus et le harcèlement sexuels représentent « un abus de pouvoir et de confiance totalement inacceptables ».

« Leurs racines sont ancrées dans les déséquilibres des pouvoirs, souvent liés à l’inégalité et en particulier, à l’inégalité entre les sexes. Elles touchent le plus souvent les femmes et les filles, mais n’en épargnent toutefois pas pour autant les hommes et les garçons, au même titre que les personnes moins puissantes ou plus marginalisées dans certaines situations et pour diverses raisons », déplore le Représentant de l’OMS au Mali.

Et d’expliquer : « Conformément à sa vision de la stratégie de prévention de l’exploitation, des abus et du harcèlement sexuels et mesures destinées à y remédier à l’horizon 2022-2025, pour la région africaine, l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) veille à créer un environnement pour le personnel et les bénéficiaires qui soit exempt d’exploitation, d’abus et de harcèlement sexuels et où chacun est traité avec respect et dignité. A cet effet, dans toutes les communautés où intervient l’OMS, les individus ont le droit d’être traités avec dignité et respect et de recevoir la protection et l’assistance sans crainte d’exploitation et d’abus sexuels, et l’OMS a la responsabilité de prévenir de telles violations. Les droits des femmes sont plus que jamais mis à mal compte tenu des chiffres et les faits qui sont aussi éloquents qu’accablants. À titre exemples: Aujourd’hui, une femme sur trois dans le monde a subi des violences physiques ou sexuelles ».

Face à ces enjeux, estime Dr Itama Mayikuli Christian, la société civile doit s’engager pour mettre fin à ces violences.

« Des organisations locales aux mouvements mondiaux, des voix doivent s’élever pour dénoncer ces injustices et promouvoir l’égalité », a-t-il lancé.

Prenant la parole, Mme la Directrice régionale de la Promotion de la femme, de l’enfant et de la Famille du District de Bamako a exprimé sa joie à l’endroit des initiateurs de cette campagne de sensibilisation avant de rappeler que cette cérémonie est la preuve que le Gouvernement du Mali est pleinement mobilisé pour mettre fin aux violences contre les femmes et filles.

« Pour prévenir et apporter des réponses adéquates aux formes de violences basées sur le Genre, les PFT et le Gouvernement s’engagent à appuyer toutes les initiatives porteuses d’espoir », a-t-elle fait savoir.

Pour elle, cette campagne constitue une réelle opportunité pour attirer davantage l’attention de l’opinion publique sur les maux dont souffrent particulièrement les femmes et les filles à travers le Mali.

La directrice régionale de la Promotion de la Femme, de l’Enfant et de la Famille du District de Bamako a profité de l’occasion pour donner quelques chiffres relatifs aux VBG au Mali.

« De janvier 2021 à septembre 2023, 9 430 survivantes dont 169 hommes, 1 755 femmes, 2 692 garçons et 4 814 filles ont été victimes de Violences Basées sur le Genre ; sur les 1 755 femmes identifiées, 794 en 2022, 393 en 2023, sont de survivantes de violences émotionnelles psychologiques ; sur 4 814 filles identifiées, 755 sont des cas de mariage forcé/mariage d’enfants, 678 des cas d’agressions sexuelles ».

Face à cette situation et dans le souci de réduire les cas de VBG, des pratiques traditionnelles néfastes, le gouvernement du Mali et ses partenaires notamment du Système des Nations Unies ont initié le Programme « Spotlight » qui vise à contribuer à l’élimination des violences faites aux femmes et aux filles dans toutes les sphères de la société.

A Diamouténé

Media Elles